«Il est fort probable que l'état d'urgence soit prorogé et appliqué avec fermeté », a déclaré, hier, le ministre de la Défense nationale, Rachid Sabbagh. Le ministre a précisé, à l'issue d'une réunion du Conseil national de sécurité, au Palais de Carthage, en présence des trois présidents, que la situation sécuritaire actuelle du pays impose le maintien de l'état d'urgence lequel est, actuellement, appliqué de manière partielle, a-t-il dit. La réunion a permis d'aborder les choix sécuritaires à appliquer lors de la prochaine période, a indiqué Rachid Sabbagh, précisant que ces choix seront, en même temps, fermes et respectueux des droits de l'Homme. « Les choses ne peuvent plus continuer de cette manière. Il n'y aura plus de tolérance envers celui qui enfreint la loi quel qu'il soit, et s'il le faut nous interviendrons par la force », a-t-il averti. Le ministre de la justice, Nadhir Ben Ammou, a insisté, pour sa part, sur l'importance de coordonner les décisions prises par les différents ministères pour lutter contre le terrorisme et la contrebande, qui sont, selon lui, intimement liés. S'agissant de la situation dans les mosquées, le ministre des affaires religieuses, Noureddine Khademi, a indiqué que l'accent a été mis sur la nécessité de promouvoir un discours religieux modéré et de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que les mosquées ne se transforment en lieu d'incitation à la violence. Il a été, également, question de renforcer la coordination avec les pays voisins en matière de contrôle et de sécurisation de la frontière et d'harmoniser davantage l'action entre l'Armée, la Garde nationale, la police et les douanes pour plus d'efficacité. Etaient, également, présents au Conseil national de sécurité, les ministres de l'Intérieur et des Finances, ainsi que le chef d'état-major des armées et les directeurs généraux de la ssreté.
La Tunisie se fait restituer un yacht d'une valeur avoisinant les 5 millions de dollars Un yacht ayant appartenu à Belhassen Trabelsi, beau-frère du président déchu a été présenté hier à l'embarcadère de la Marine, au port de la Goulette. Le bateau de plaisance avait été confisqué puis rapatrié d'Espagne le 28 avril dernier par les soins de la commission de récupération des biens mal acquis se trouvant à l'étranger. La procédure de récupération du bateau avait fait l'objet d'une commission rogatoire délivrée par le doyen des juges d'instruction, à laquelle la justice espagnole vient de donner une suite favorable en ordonnant la restitution du yacht aux autorités tunisiennes. Le gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari, a indiqué dans des déclarations aux médias en sa qualité de président de la commission de récupération des biens spoliés que le rapatriement de ce yacht était l'aboutissement de longues procédures juridiques et judiciaires menées dans le cadre de la conjonction des efforts de diverses parties prenantes, entre autres les ministères de la Justice, des Affaires étrangères et de la Défense nationale et l'ambassade de Tunisie à Madrid. Il a exprimé ses remerciements aux autorités et à la justice espagnole pour leur coopération. Selon Chedly Ayari, la valeur du bateau est estimée « a Priori » entre 4 et 5 millions de dollars US, en attendant son évaluation précise par les experts de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), une fois achevées les formalités de transfert de propriété à l'Etat tunisien. «Malgré les procédures fastidieuses, la Tunisie a choisi d'emprunter la voie de la justice et des canaux officiels pour récupérer les biens spoliés, de préférence à d'autres procédés, pour des considérations de transparence, a ajouté Ayari. Il a précisé que « la plupart des biens quela Tunisie s'efforce de récupérer se trouvent dans des pays démocratiques où la justice est aussi indépendante que tatillonne ». La plus grande partie des fonds est placée sur des comptes numérotés, par définition anonymes, donc difficiles à pister, a-t-il encore dit, avant de livrer quelques précisions: il y a des fonds d'un montant de 60 millions de francs suisses placés dans des banques suisses et dont les procédures de restitution en sont à leur stade final. D'autre part, l'existence d'une maison en Libye appartenant à un membre de la famille du président déchu vient d'être découverte.