La Tunisie a finalement récupéré le fameux yacht appartenant à Belhassen Trabelsi, beau-frère du président déchu et qui réside actuellement au Canada depuis sa fuite le 14 janvier 2011. Confisqué en Espagne, le bateau de plaisance en question, dont la valeur est estimée à quelque 5 millions de dinars, a été remis aux autorités tunisiennes en application d'une décision judiciaire prononcée par la justice espagnole en date du 14 juin 2012. La société «Pétronome» au nom de laquelle est enregistré le yacht récupéré s'est opposée à la décision par-devant la Cour d'appel de Madrid, laquelle Cour a fini par rendre une décision définitive le 18 février 2013 ordonnant la restitution du yacht aux autorités tunisiennes. La justice espagnole ayant dit son dernier mot, la commission de récupération des biens spoliés et déplacés à l'étranger a pris le relais pour organiser les opérations techniques de rapatriement de ce yacht qui a été ramené en Tunisie le 28 avril dernier. Ayant accosté à la base militaire marine de Bizerte où il a fait l'objet d'opérations d'entretien, le yacht a ensuite été déplacé au port de La Goulette où il a été présenté, hier, aux journalistes lors d'une cérémonie qui s'est déroulée en présence de l'ambassadeur d'Espagne à Tunis. D'après un document parvenu à La Presse, le yacht a pour nom : 5 Fishes. (Les cinq poissons). Sa longueur est estimée à 32,5 m, sa largeur à 8,03 mètres et il est actuellement en bon état. Certains dont Chedli Ayari, gouverneur de la Banque centrale, estiment la valeur du yacht à quatre ou cinq millions de dollars américains. D'autres avancent que c'est aux experts de l'évaluer. Sur un autre plan, on apprend que les 60 millions de francs suisses placés dans des banques suisses, et dont les autorités tunisiennes attendent la récupération depuis des mois, ont atteint leur stade final au niveau des procédures de restitution. Il est à préciser que la mobilisation judiciaire pour la récupération des biens spoliés et déplacés à l'étranger se poursuit de plus belle bien que les résultats concrets restent encore modestes. Ainsi, jusqu'au 14 mai, le nombre des commissions rogatoires envoyées par les magistrats tunisiens en charge du dossier aux pays où se trouvent ces avoirs a atteint 74. Les pays d'Europe viennent en tête avec 33 demandes d'aide, suivis par les pays du continent américain qui ont reçu 12 commissions. Les pays arabes ont reçu pour leur part 27 demandes et les pays africains ont été sollicités pour deux interventions.