Le Club Sfaxien n'est plus désormais qu'à 90 minutes du bonheur après sa victoire contre l'Etoile grâce à un but précoce réussi à la 5ème minute par Idrissa Kouatey. Une victoire obtenue à la force des jarrets face à un adversaire étoilé qui a imposé le respect sur la mauvaise pelouse du stade M'hiri. Bien en jambes et alliant la technique à la discipline tactique, l'Etoile a fourni, à l'occasion, l'une de ses meilleurs prestations de cette phase du play-off. Il ne lui a manqué que la concrétisation. Rami Jéridi et le poteau se sont dressés devant les assauts à répétition de Jaziri et consorts surtout durant les trente dernières minutes du match. La valeur de l'Etoile à tous les niveaux du jeu donne plus de signification à la victoire du CSS. Une victoire qu'il a amplement méritée. C'est qu'en dépit de la qualité de l'opposition adverse et malgré l'absence de pas moins de quatre éléments de base ( Moncer blessé, Yussufu, Maâloul et Ferjani Sassi, suspendus tous les trois) les « Noir et Blanc », au prix d'un match héroïque, une débauche d'efforts et un mental de fer ont pu glaner les trois précieux points qui les ont fortement approchés de la plus haute marche du podium. Le CSS, unique leader, n'a pas encore gagné le titre et son match contre le Club Africain demain sera à cet effet décisif. Et, pour se mettre à l'abri de toute mauvaise surprise il n'aura pour unique mot d'ordre que la victoire. L'esprit de corps remarquable des Sfaxiens La formation sfaxienne qui était sensiblement remaniée notamment au niveau de la défense avec la titularisation de Kechache sur le flanc droit et de Salhi sur le côté opposé et au niveau aussi du milieu du terrain avec l'alignement de Houssam Louati et de Wissem Kammoun, a manqué d'automatisme. Surtout en première mi-temps au cours de laquelle le CSS n'a pas développé son football habituel. Mais les protégés de Krol ont compensé cette carence par une forte détermination et une discipline tactique rigoureuse avec une bonne organisation défensive. L'équipe sfaxienne a réussi par une défense haute et en exerçant constant un pressing sur le porteur adverse du ballon a privé l'Etoiles des espaces nécessaires pour poser son jeu. Sauf durant les vingt dernières minutes au cours desquelles les locaux exténués par leurs efforts ont relâchés à ce niveau leur pression sur leur vis-à-vis ce que explique le danger constant de l'Etoile, enfin de match qui a failli amener l'égalisation. Jéridi et Ben Youssef au-dessus du lot Le CSS renferme dans ses rangs de nombreuses individualités au grand bagage technique. Mais l'équipe tue sa force de son collectif avec un football fait de mouvements, de permutations et de renversements du jeu. Contre l'Etoile, l'ensemble « Noir et Blanc » n'a pas dérogé à son style de jeu. Il a certes, privilégié la tactique du contre après avoir réussi à mener à la marque au début du match mais c'est l'esprit du jeu collectif qui a primé dans l'évolution des Sfaxiens. Toujours est-il que si toute l'équipe est à féliciter pour son admirable esprit de corps et que par conséquent, il n'y a pas lieu à dissocier les joueurs dans la victoire, deux éléments ont été cependant au-dessus du lot. Il s'agit du gardien Jéridi qui a sauvé son équipe d'au moins deux buts et de Ben Youssef. Ce dernier, véritable feu follet, a tel un baroudeur, effectué des percées fulgurantes qu'il a parachevées pour des balles distillées à Idrissa qu'il a mis à trois reprises en excellente position de scorer. Le football comme on l'aime Tout comme au match aller au cours duquel le public du stade olympique de Sousse a été remarquable de sportivité, notamment quand il a applaudi à la fin de la rencontre le CSS, l'éthique sportive a été de nouveau totalement respectée au M'hiri, tant sur la pelouse que dans les gradins. C'est tout à l'honneur du CSS et de l'ESS qui nous ont réconcilié avec le beau football et la déontologie que nous avons malheureusement perdu de vue ces derniers temps. Avec ces deux authentiques écoles du football national nous avons redécouvert le football d'antan, celui du bon vieux temps. Au-delà du sacre, tout le mérite du CSS et de l'ESS est de nous avoir donné tant de bonheur par ces temps de grisaille en pleine printemps.