Le Festival international du film documentaire Millénium, qui se déroule à Paris jusqu'au 9 juin, présente un panorama des meilleurs documentaires sud méditerranéens, dont plusieurs ont été développés dans le cadre des projets financés par Euromed Audiovisuel. Au programme du festival, il y a tout d'abord « La femme à la caméra » de la marocaine Karima Zoubir. Le film suit Khadija, une jeune marocaine divorcée qui est fermement décidée à travailler comme camera woman lors de mariages, malgré les réticences de sa famille. Karima Zoubir a reçu une formation en marketing et techniques de vente et a pu finaliser le financement de son film grâce au projet de formation Access to markets in the Digital Era financé par le Programme Euromed Audiovisuel. Le réalisateur Mahdi Fleifel a grandi à Ain al-Hilweh, le camp de réfugiés palestiniens au Sud-Liban. Il y retourne pour tourner un film. Sa famille, ses amis, les conflits quotidiens ainsi que l'histoire d'Abu Eyad, un ami d'enfance, sont dépeints avec délicatesse et humour. Son film « A World Not Ours » est une coproduction entre le Liban, le Danemark et le Royaume-Uni. « A World Not Ours » a été développé au sein de DOCmed qui forme des professionnels aux techniques documentaires, en leur fournissant les clés pour financer et mieux gérer leur projet et accéder aux marchés internationaux. Yonatan Nir & Dani Menkin présentent « Dolphin Boy », l'histoire de Morad, un adolescent arabe israélien, qui après une violente agression suit une thérapie avec les dauphins en bord de mer. Peu à peu, au contact de ces animaux, Morad se remet à parler après des mois de silence. Avec le film « On the Way to School », le réalisateur Orhan Eskikoy raconte l'histoire d'un professeur turc qui est chargé d'enseigner le turc à des enfants kurdes. Ne parlant pas la même langue, ils vont affronter d'importants problèmes de communication. « Dolphin Boy » et « On the Way to School » ont été développés au sein du projet de formation Greenhouse, également soutenu par Euromed Audiovisuel, qui aide les réalisateurs à finaliser leurs scenarii, à trouver des partenaires financiers et des coproducteurs étrangers. Au programme également « Words of Witness », une production égyptienne réalisée par Mai Iskander. Son documentaire présente Heba, 22 ans, journaliste qui défie les normes culturelles et les attentes familiales en parcourant les rues pour rendre compte d'une Egypte bouleversée. « Maudit soit le phosphate » du Tunisien Sami Tlili, remonte aux sources de la révolution tunisienne, un sit-in organisé par un groupe de jeunes chômeurs à Redeyef, qui donna lieu à six mois de dissidence civile. Hinde Boujemaa, tunisienne également, sera présente avec son film « C'était mieux demain ou l'histoire de la vie d'Aida », qui bascule en même temps que la Tunisie du 14 janvier, événement porteur d'espoirs. Le film poursuit un parcours atypique de femme effrontée et rejetée, dans cet intense moment qu'est la révolution d'un pays. Le festival Millenium organisera également la deuxième édition des « Web-doc Meetings », un atelier sur les nouvelles formes d'écriture pour le web. Deux participants du programme Dia Sud Med financé par Euromed Audiovisuel, en provenance du Maroc et du Liban, ont été retenus. Ils pitcheront leurs projets cross média et y recevront les avis et les conseils de créateurs, de producteurs et de distributeurs. Dia Sud Med est un réseau de trois écoles basées au Maroc, en Tunisie et au Liban. Au cours des deux dernières années, ces écoles ont développé un cours de formation unique en son genre en création, développement et financement de web-documentaires et projets cross média. Plus de 100 jeunes professionnels ont été formés et ont pu développer leurs projets cross média ou documentaires interactifs.