Parler de la sexualité auprès des jeunes n'est plus aujourd'hui un sujet tabou. Cela est en fait, dû au changement socioculturel et à la mutation enregistrée dans le comportement de cette frange de la société qui s'adonne très souvent à des pratiques non contrôlées et irresponsables. En effet, la majorité de nos jeunes nouent des relations sexuelles non protégées ce qui leur encourt des risques énormes. L'enquête réalisée par le Projet Arabe pour la Santé de la Famille PAPFAM a démontré que seule une minorité des jeunes tunisiens (11,3 % des garçons et 18,8 % chez les filles) avoue avoir des relations sexuelles avec le même partenaire. La quasi-totalité adopte un comportement non protégé et des pratiques irrégulières et occasionnelles, d'où le risque des maladies sexuellement transmissibles MST. Conscient de ce défi majeur, l'Office National de la Famille et de la Population (ONFP), s'attelle depuis cinq ans à la sensibilisation des jeunes contre les risques des MST. Pour ce faire, un programme annuel se concrétise lors de la saison estivale avec un seul objectif joindre l'utile à l'agréable. L'Office saisit cette occasion pour inculquer à nos jeunes des comportements responsables et leur recommander des pratiques protégées. Il s'agit même de l'une des stratégies de travail de l'office.
*L'ONFP est passé à la vitesse supérieure pendant l'été 2007. Toutes les délégations ont réalisé des programmes de sensibilisation contre les maladies sexuellement transmissibles.
Parmi les risques encourus par les jeunes sont les maladies sexuellement transmissibles et la grossesse non désirée. Cela est dû aux rapports sexuels mal protégés et irréguliers. Les chiffres sont alarmants, en témoignent les 79,1 % des garçons qui nouent des relations sexuelles occasionnelles aussi bien que pour les filles. 67,4 % de cette frange ont des pratiques irrégulières avec des partenaires non permanents, d'où le risque alarmant d'avoir une grossesse non désirée ou de contracter une maladie sexuellement transmissible. Ainsi, l'ONFP travaille depuis cinq ans sur cette question et ce à travers des programmes diversifiés, notamment ceux réalisés pendant l'été. Des moyens financiers et des ressources humaines sont mobilisés chaque saison estivale dans les différentes délégations du pays pour mettre en lumière, notamment, les risques des comportements sexuels non protégés, le tabagisme, la grossesse non désirée, et les MST. La tranche d'âge 15-34 ans a été largement ciblée par l'office qui traite aussi bien avec les filles qu'avec les garçons de différents niveaux intellectuel et social ces sujets sensibles. D'ailleurs un programme riche a été concrétisé cet été dans les différentes régions et ce dans les zones balnéaires aussi bien que les autres situées loin de la mer. Pour concrétiser ses programmes, l'office a arrêté un plan de travail dans les centres des jeunes, les maisons de culture et les festivals. Afin d'être plus performant et efficace, l'office a travaillé conjointement avec d'autres structures de la société, dont, les associations, le scout, les délégations des jeunes et du sport et le ministère de la Justice et des Droit de l'Homme. En témoigne le programme réalisé dans la prison civile de Borj Erroumi à Bizerte.
Large participation De plus en plus conscientes de l'importance de ces programmes, les délégations de l'ONFP adhèrent davantage à ces actions. Un nombre record a été enregistré cet été car la totalité des délégations ont réalisé un programme de sensibilisation contre 20 seulement en 2005. Les espaces ont également été diversifiés. Outre les plages, les centres de formation professionnelle ont été ciblés. Pour mieux faire passer le message, le programme d'été 2007 s'est basé sur les concours et l'évaluation intellectuelle des jeunes dans le domaine. L'office vise à travers cette méthode à être plus créatif et innovant. La sensibilisation par ce moyen demeure parmi les outils efficaces et largement sollicités par les jeunes. L'enquête effectuée par le PAPFAM a démontré que « les sources d'information des jeunes se répartissent en deux sous-ensembles : le premier comprend les personnes ressources (le père, la mère, les frères, les sœurs, d'autre parents hommes, d'autres parents femmes, les amis garçons et les amies filles) et le second regroupe des institutions (institutions éducatives, institutions sanitaires et associations) et les médias (radio/TV, journaux, revues, publications, auto-collants). Les pairs représentent une importante source d'information et de sensibilisation des jeunes. Ils sont même considérés les plus fiables pour cette frange. Le rapport analysant les résultats de l'enquête PAPFAM, intitulé « Les mutations sociodémographiques de la famille tunisienne » a révélé que « 95,5 % des garçons pensent qu'un jeune parle librement de la sexualité avec ses amis garçons. Ces derniers sont considérés par 53,1 % des garçons comme devant être une source effective d'information et 51 % des interviewés trouvent auprès d'eux l'aide dont ils ont besoin en matière de santé sexuelle ». Travailler sur cette base et consolider les plans d'intervention en la matière s'avère d'une importance majeure. Les programmes doivent être également concrétisés tout au long de l'année toujours sur cette base. Il ne faut pas omettre d'évaluer les actions menées dans le domaine pour identifier les lacunes à combler et identifier les résultats concrets de ces programmes.