- Appels pressants de la société civile à dissoudre toutes les milices quelles que soient leurs ‘'couleurs''. - Si la classe politique est abandonnée à la violence, la démocratie naissante cèdera la place à la voyoucratie. Le grand banditisme, plutôt que la politique politicienne, demeurera le fort de la classe politique. Que dire de nos politiques embourbés en masse dans des affaires de violence ou d'incitation à la violence ? Ces hauts placés au sommet de la politique qui promettent de mettre à sang et à feu la Tunisie qui une fois ‘'la loi de l'immunisation de la Révolution sera appliquée'', ou celui-ci qui annonce que l'existence de son parti ou celui de l'adversaire politique est une question de vie ou de mort » ou encore ce dernier qui menace ses compatriotes de « répandre leur sang s'ils daignent piétiner la légitimité… » Les exemples sont légion et qui montrent que les violences ne font que s'aggraver malgré les appels des uns et des autres à contrôler et maîtriser par des moyens adéquats et efficaces. La violence révolutionnaire des uns, la violence ‘'légitime'' des autres et entre les deux les violences morales d'autres fauteurs en eau trouble fait rapprocher nos politiques du grand banditisme plutôt que de la politique politicienne. Un bulldozer pour empêcher un meeting politique La dernière violence en date nous rappelle des pratiques d'un temps qu'on a cru révolu lorsqu'un meeting politique prévu samedi 20 juillet fut empêché par bulldozer ayant démoli l'espace qui l'accueillera. Cette démolition a été justifiée par le fait que l'espace est l'objet d'une décision de justice prise depuis avril 2012. Mohammed Dabbou le directeur de l'espace affirme de son côté avoir été interpellé plusieurs fois par le gouverneur de Sousse et ses subalternes influents qui ont tenté d'annuler la tenue de ce meeting dans son espace. Sauf que là toujours selon ses dires « il n'a pas cédé aux menaces des uns et des autres » pour qu'il soit au final sauvagement agressé par les forces de l'ordre et son espace démoli. L'affaire étalée à souhait dans les journaux électroniques et les radios dévoilent un complot politique fomenté par le gouverneur nahdhaoui en vue d'empêcher la tenue du meeting de Nida Tounes lequel a échoué puisque le ministère de l'Intérieur dans un communiqué rendu public le jour même, a indiqué qu'il assurera la sécurité du meeting. LPP vs LPR et que le plus ‘'minable'' gagne L'affaire au-delà de ses différentes parties est de mauvaise augure puisqu'elle montre que nos politiciens sont en plein dedans dans la ‘'voyoucratie'' qui amène les adversaires politiques à régler leur querelles par la violence physique et milicienne. Cela est d'autant plus vrai quand on évoque la question des Ligues de protection de la Révolution qui ont été ‘'contrées'' par une autre ‘'Ligue de protection du peuple''. Les LPR contre les LPP voilà une manière de montrer qu'on est tombé si bas et que la voyoucratie demeure la seule voie passante pour assurer la subsistance d'une force ou de l'autre dans la ruée vers le pouvoir. Une pétition pour dissoudre les LPR et LPP Alors pourquoi tomber si bas quand il est question d'instaurer les politiques d'un Etat des droits. Et là encore celui qui préfère le déni ou la banalisation de la violence devient coupable, au même titre que ceux qui commettent ces violences. Les appels de dissolution de ces structures populaires se font de plus en plus pressant car selon les dires des uns et des autres « la naissance d'une milice et d'une contre-milice ne peut qu'être condamnable. Un écart qui doit être corrigé par un « pacte national contre les violences ayant force de loi ». Pour y arriver un groupe d'internautes ont eu cette belle initiative de commencer par lancer une pétition pour la dissolution aussi bien des LPR que des LPP et qui demande par ailleurs toutes les parties concernées à agir avant « le couperet final d'un scénario libanais ou irakien » « Après les sinistres Ligues de protection de la Révolution, voici venues celles de Protection du peuple ! Les premières n'ont protégé que leurs propres mentors au gouvernement, les secondes ne protègeront que leurs commanditaires dans l'opposition. » relève-t-on dans le texte de la pétition, où l'on peut lire également « Non le peuple tunisien ne cèdera pas aux sirènes de la violence, même quand elle s'invite au prétexte paradoxal du devoir citoyen. » Faut-il toujours nommer les choses pour qu'elles existent… La violence politique existe et c'est une réalité qu'on perçoit et qu'on montre illico du doigt.