Les partis politiques et les composantes de la société civile réunis à l'aube du 26 juillet 2013, et après de longues délibérations relatives à la situation sévissant dans le pays suite à l'assassinat du militant Mohamed Brahmi, ont manifesté une grande détermination à rectifier le processus de la Révolution en prenant une série de mesures révolutionnaires. Avant d'énumérer cette série, ils ont commencé par condamner ce crime abominable et imputer à la Troïka, Ennahdha en tête, la responsabilité de la propagation de la violence, l'incitation à le commettre ainsi que le crime politique organisé qui a coûté la vie à Lotfi Nagadh, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, comme ils ont salué les manifestations des masses populaires et les ont appelées à persévérer de manière pacifique et d'observer des sit-in dans les bâtiments des pouvoirs locaux et régionaux et dans le siège de l'ANC en vue d'imposer sa dissolution ainsi que toutes les institutions provisoires en émanant et ce à partir de vendredi matin. Un gouvernement de salut national La première de ces mesures concerne la grève générale pour la journée d'hier et celle d'aujourd'hui. En second lieu, la coalition déclare être prête à lancer un appel au peuple à la désobéissance civile pacifique et fait supporter l'entière responsabilité de toute provocation perpétrée par les milices contre le mouvement populaire à Ennahdha. Mais la mesure la plus importante de la coalition politique et civile demeure, incontestablement, la constitution d'un front de salut national. Elle est conçue pour exécuter un ensemble de tâches à commencer par la mise en place d'une haute instance de salut national représentant les partis politiques et les composantes de la société civile qui vont se charger, en se faisant aider d'experts constitutionnalistes, de l'achèvement du projet de la constitution dans un délai de deux mois au bout desquels ils le soumettront à un référundum, d'un gouvernement de salut national limité en nombre dont les membres ne se présenteront pas aux élections prochaines et dirigé par une personnalité nationale indépendante consensuelle. Son programme consistera à prendre des mesures urgentes dans les domaines économique, social, politique et sécuritaire et à préparer des élections démocratiques, honnêtes et transparentes. Enfin, la coalition appelle, d'une part, les forces militaires et celles de l'ordre à respecter la volonté populaire et à protéger ses luttes pacifiques et les biens privés et publics, de l'autre, les médias à soutenir le mouvement populaire visant le redressement du processus révolutionnaire.