• La Tunisie 83ème selon le classement mondial de Davos, soit un recul de 43 places • La stabilité politique, les équilibres macroéconomiques sont les piliers principaux • Les coûts des crimes organisés, de la violence et principalement du terrorisme, principales variables ayant conduit à ce classement La Tunisie qui paie un lourd tribut des crimes organisés, de la violence et surtout du terrorisme pourra-t-elle garder des chances intactes pour être classée comme compétitive ? Un pays, classé derrière la Libye (pays où circulent allègrement des millions de pièces d'armes et où réside Abdelhakim Belhaj ex bras droit d'Alqaida) selon ces variables, pourra-t-il encore espérer être compétitif ? La réponse provenait dans le rapport de la compétitivité mondiale de Davos. Présenté aux médias hier matin, au siège de l'Institut Arabes des Chefs d'Entreprises (IACE), ce rapport classifie la Tunisie en 83ème place, soit un recul de 43ème place par rapport au classement 2011-2012. La Tunisie se trouve ainsi 137ème sur 142 pays en matière des coûts du terrorisme. Le rapport renvoie la Tunisie à la 129ème place selon l'efficacité de son système bancaire, entre autres l'accès aux financements bancaires, alors que selon le pilier de l'efficacité du marché du travail le pays occupe actuellement la 132ème place. Ce rapport qui évalue la compétitivité et non les économies. Ahmed Bouzguenda Président de l'ICCE tient à l'expliquer en précisant que le rapport relève plusieurs entraves dans le développement de la productivité en Tunisie. Il note en premier lieu, l'instabilité politique, la bureaucratie et les procédures administratives lourdes, pour mentionner par la suite, le difficile accès au financement, outre les lacunes observées au niveau du code de travail ainsi que le climat social tendu observé en Tunisie. Faycel Derbel, expert comptable et responsable à l'IACE, estime pour sa part, que la compétitivité de la Tunisie se trouve également affecté par un problème de gouvernance. Critère selon lequel la Tunisie se trouve classée parmi les 30 derniers pays, soit à la 124ème place. Il cite dans ce sens, les défaillances observées dans les Conseils d'Administrations des entreprises tunisiennes. « En général, la Tunisie voit sa compétitivité et non son économie se dégrader », a-t-il précisé. Histoire de dire, que le rapport n'évalue pas les économies, mais il classe les pays selon leurs degrés de compétitivité. Après s'être éclipsé durant le classement dernier, la Tunisie réapparaît, pour être parmi les cancres de la classe des économies mondiales les plus attractives. Un classement qui serait contesté par le gouvernement qui continue à voir les choses en rose. Or, de l'avis des spécialistes, les défis sont de taille, pour que la Tunisie puisse se retrouver de plus en plus compétitive. Le gouvernement, devrait être plus déterminé pour attaquer plusieurs réformes ajournées. Mais, tant que la crise politique persiste, la compétitivité ainsi que l'ensemble de l'économie se trouve en mauvaise posture ! Zied DABBAR Piliers en recul ! Une simple lecture du rapport fait montrer que le score de la Tunisie a connu une baisse au niveau des 12 piliers. Le pays se trouve ainsi 73ème au niveau du pilier Institution, en recul de 32 places. Pareil, pour le pilier Infrastructure où la Tunisie a reculé de 25 places pour occuper le 77ème rang. Quant à la stabilité macro-économique et l'efficience du marché des biens, la Tunisie est classée respectivement aux 96ème (en recul de 58 places) et 88ème places (en recul de 44 places). Les autres critères d'évaluations de la compétitivité de la Tunisie connaissant également un recul, à l'instar de l'enseignement supérieur et formation 73ème place (-29 places), infrastructure 77ème (-25 places), efficience du marché de travail 132ème place (-26 places), innovation et sophistication 79ème place (-36 places), etc… Classement de la Tunisienne •Rapport 2013-2014 : 83 parmi 148 économies •Rapport 2012-2013 : n'est pas classée N/A •Rapport 2011-2012 : 40 parmi 142 économies •Rapport 2010-2011 : 32 parmi 139 économies •Rapport 2009-2010 : 40 parmi 133 économies Top 10 des pays les plus compétitifs Suisse Singapour Finlande Allemagne Etats-Unis Suède Hong-Kong Pays-Bas Japon