• Désormais un filtre pour les entrées et les sorties… Et la Libye ? • «Pas de base militaire étrangère » dans le Sud tunisien Lors d'un point de presse tenu, hier, au palais du gouvernement à la Kasbah, le colonel major Taoufik Rahmouni, porte parole du ministère de la Défense nationale, a fourni de plus amples détails sur la zone frontière tampon, créée dans le Sud de la Tunisie, en vertu d'un arrêté républicain, il y a une dizaine de jours. Il a indiqué que la création de cette zone intervient suite à la recrudescence des menaces sécuritaires liées aux activités des groupes terroristes et de contrebande, afin de sécuriser cet espace important du territoire national, que sont les régions désertiques du Sud. Délimitation de la zone Conformément à l'arrêté républicain signalé, est déclarée zone frontière tampon, pour une durée d'une année, les zones désertiques du Sud tunisien, savoir, premièrement, la partie sud de la zone saharienne de la Tunisie, s'étalant au sud entre la ligne reliant Lorzot, Al Borma, la frontière tuniso-libyenne et la frontière tuniso-algérienne jusqu'à Borj El Khadhra, deuxièmement, la partie sud-ouest de la zone saharienne de la Tunisie, couvrant la bande avoisinant la frontière algérienne à une profondeur de 30 Km, entre Al Matrouha et Al Borma, et enfin la partie sud-est de la Tunisie avoisinant la frontière libyenne qui comprend les postes frontières de Ras Jédir et Dhéhiba et l'espace s'étalant entre la bande frontière et la route qui en est quasi-parallèle entre Ras Jédir et Lorzot. Pratiquement, la zone est un triangle dont les sommets sont Al Matrouha, à l'ouest, Ras Jédir à l'est et Borj Al Khadhra, au sud. Procédures d'entrée et de sortie L'entrée et la sortie de la zone frontière tampon en vue du travail ou du tourisme est soumise à l'autorisation du gouverneur concerné, selon le découpage administratif en vigueur. L'entrée et la sortie de la zone frontière tampon est effectuée à travers des portières , savoir celles de Kambout et Al Kamar, sur autorisation du gouverneur de Tataouine, celle de Jbeil, sur autorisation du gouverneur de Kébili et celle d'Al Matrouha, sur autorisation du gouverneur de Tozeur. D'autres portières pourraient être créées ultérieurement. L'accès à la zone est effectué aussi à travers les points de contrôle et de fouille indiqués à l'autorisation octroyée à la personne concernée. Les agents de l'ordre et les agents de la douane, ainsi que les autres officiers de la police judiciaire conservent, chacun en ce qui le concerne, à l'intérieur de la zone, les prérogatives de la police judiciaire qui leur sont attribuées par la loi. Les agents de douane et les agents de l'ordre en activité dans la zone sont soumis au commandement militaire qui assure la coordination de toutes les missions sur le terrain, les patrouilles et déplacements à l'intérieur de la zone. Toute personne se trouvant à l'intérieur de la zone doit se conformer aux ordres qui lui sont intimés afin de s'arrêter ou de se soumettre à la fouille chaque fois qu'il lui est demandé par les membres de la patrouille. Les agents chargés du contrôle et de la fouille ou de la perquisition ne font recours à l'usage des armes que dans deux cas : premièrement, au cas où une personne ou un moyen de transport n'obtempère pas à un ordre ou un signal de s'arrêter, et qu'il n'y a moyen de les forcer à s'y soumettre que par l'usage des armes après sommation, et deuxièmement au cas où les agents chargés du contrôle , de la fouille et de la perquisition font l'objet d'une attaque directe ayant pour cible des personnes ou les endroits qu'elles occupent, ou les postes qu'ils sont chargés de garder, ou des personnes qu'ils ont la charge de protéger. Dans ce cas, le feu est ouvert sans sommation préalable lorsqu'il est impossible de maitriser autrement l'attaque, ou de l'arrêter. Démentis catégoriques Sur un autre plan, le porte parole du ministère de la Défense nationale a démenti catégoriquement les informations et rumeurs faisant état de la création d'une base militaire étrangère dans le Sud tunisien ou sur un autre point du territoire national. Il a indiqué que les journalistes sont invités par le ministère de la Défense nationale à se rendre sur les lieux afin de constater par eux mêmes ce qu'il en est exactement dans les zones désertiques du Sud. Il a démenti également l'enlèvement de soldats au mont Chaambi où se poursuit la traque des terroristes qui s'y cachent, par les unités de l'armée et des forces de sécurité nationales. Le colonel major Rahmouni a rappelé que les unités de l'armée ont repêché, jeudi 5 septembre, le corps d'un homme dans l'oued de Kasserine, et il s'est avéré qu'il s'agit du corps du terroriste Khaled Fakraoui, un des éléments retranchés à Chaambi, et recherché par les services de sécurité. Le colonel major Rahmouni a estimé que le terroriste a dû trouver la mort dans le bombardement intensif dirigé par l'armée contre le mont Chaambi et que son corps avait été emporté par les eaux des pluies torrentielles qui s'étaient abattues dernièrement sur la région.