• Le ministère du Commerce favorise les importateurs au lieu d'encourager les producteurs locaux • L'UTAP revendique la création d'un conseil supérieur pour l'importation des produits agricoles Décidément, le bras de fer engagé entre le ministère de Commerce et l'Union Tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP) n'est pas près de se terminer. L'organisation des agriculteurs fait part de ses inquiétudes de la situation des producteurs des tomates ainsi que face aux difficultés que les aviculteurs rencontrent actuellement. Récemment, les agriculteurs se trouvent obligés de supporter la chute des prix des tomates d'arrière-saison à Kasserine. Une Chute due, selon Koraich Belghith, en charge du dossier de la tomate au sein de l'UTAP, aux perturbations d'exportation par les frontières terrestres vers la Libye. On appelle ainsi, côté UTAP, les ministères du Commerce et de l'Agriculture à aider les agriculteurs pour pouvoir payer les sommes dues. Les problèmes ne s'arrêtent pas là. Les aviculteurs, pour leur part, essaient, en vain, d'attirer l'attention du ministère de tutelle d'un éventuel effondrement de leur secteur. Cet effondrement, s'explique par l'orientation des éleveurs aux augmentations de la production locale suffisante déjà pour répondre à la demande locale. Une chute des prix est ainsi, envisageable, d'où, la recommandation d'autoriser les exportations dans ce secteur. Les représentants des aviculteurs vont plus loin en affirmant que les petits éleveurs risquent de disparaître (déjà bon nombre ont disparu), à cause des opérations d'importations des poules pondeuses et des poulets de chair sans la mise à niveau du secteur. Une importation qui a causé une hausse de la production, la baisse des prix. La situation ne profite qu'aux 4 grandes sociétés qui détiennent environ 70% de la production du secteur avicole. Stop aux importations ! Après avoir dénoncé les augmentations des prix de tomates de conserves, l'UTAP conteste encore la décision d'importation de 30 mille moutons (dont 10 mille seront importés par la société Ellouhoum et entre 10 et 20 mille par des privés). Ces Importateurs privés (dont l'identité serait fort probablement inconnue à l'instar de l'année dernière), devraient bénéficier également d'une exonération fiscale, sur ces opérations. Auprès du ministère de tutelle, on affirme que le recours à l'importation s'explique par le manque de l'offre ainsi que pour réguler les prix de vente des moutons. Des prix qui connaissent annuellement une augmentation à cause des spéculateurs et intermédiaires. Ces arguments ne sont pas au goût de l'organisation des agriculteurs. Et pour cause, on avance des chiffres qui contredisent le ministère du Commerce. C'est ainsi qu'Abdelmajid Zar, affirme que la Tunisie dispose actuellement d'au moins 912 mille moutons pour l'Aïd, ce qui couvre la demande estimée à 900 mille. « Par conséquent, il n'y a aucun besoin d'importer 30 mille têtes d'ovins », a-t-il dit. Et pour mettre en porte-à-faux la décision d'Abdelwaheb Mâatar, les arguments ne manquent pas. Les agriculteurs, invoquent à l'échec de la dernière opération d'importation des moutons, une année auparavant. Parmi les 75 000 moutons Romans, importés (aucune idée sur l'importateur), seulement 35 000 ont étaient écoulés sur le marché local à des prix égaux, ou presque, des prix observés sur le marché.
Zied DABBAR Mieux gérer les importations ! Avec le recours massif, du gouvernement, à l'importation, l'UTAP revendique la création d'un conseil supérieur pour l'importation des produits agricoles, outre la suspension de l'importation des produits pour encourager la production locale. Une stratégie nationale pour le développement de l'industrie alimentaire s'avère de grande utilité, selon l'UTAP, pour éviter tous conflits d'intérêt avec le ministère du Commerce. Dans ce contexte on propose également, auprès de l'UTAP, la création d'un secrétariat d'ETAT chargé des industries alimentaires au sein du ministère de l'agriculture