Le rapport du médecin légiste a conclu à une mort par noyade Les troubles ont repris hier après-midi, mais cette fois-ci à Sidi Mansour peu avant les funérailles du marin pêcheur décédé avant-hier au port de pêche de Sfax. Outre la fermeture de la route et les feux de pneus, les cours ont été interrompus au complexe universitaire de Sidi Mansour, le collège et les écoles primaires de la zone. Les forces de sécurité ont dû intervenir en lançant des bombes lacrymogènes pour éviter que les heurts ne dégénèrent en saccages des biens publics et privés. Le décès du marin pêcheur en question était survenu lors d'un mouvement protestation mené par un groupe de ses collègues de la localité Ouled Fodha, route de Sidi Mansour, contre l'arrestation d'un autre marin pêcheur surpris en flagrant délit de pêche au chalut, pratique prohibée. Ce dernier aurait mal perçu la saisie de ses filets et se serait rendu coupable du délit d'outrage à agent public pendant l'exercice de ses fonctions. Son interpellation avait déclenché un mouvement de colère et de solidarité de la part d'autres pêcheurs au chalut qui s'étaient rassemblés lundi soir dans la zone du poste de la garde maritime et avaient tenté de le prendre d'assaut pour libérer leur collègue et de s'en prendre aux agents. Ces derniers avaient dû par conséquent procéder à des tiers de sommation pour disperser les protestataires dont certains s'étaient jetés à l'eau, en signe de protestation, suite à l'usage de bombes lacrymogènes après l'arrivée des renforts demandés. Alors que ses compagnons avaient pu être repêchés et sauvés, l'un d'entre eux est malheureusement décédé. Transféré à l'hôpital pour autopsie, le corps du marin pêcheur a été remis aux siens hier vers le coup de 13h. Selon un communiqué officiel, émanant du gouvernorat de Sfax, le rapport du médecin légiste a conclu à une mort par noyade et à l'absence de toute trace de violence comme prétendu par certains protestataires qui avaient accusé l'un des agents des forces de l'ordre d'avoir touché le pêcheur décédé d'un projectile. Les funérailles ont été marquées, comme indiqué précédemment par le renouvellement des accrochages. A signaler, qu'hier matin, de gros bras parmi les protestataires auraient fermé l'accès au port de pêche qui selon un armateur de la place offrait un spectacle de désolation. Enceinte déserte, voies jonchées de pneus calcinés, de chariots consumés par le feu et de pierres, pots de capture du poulpe fracassés, certains chaluts portant l'impact de jets de projectiles etc. Même les opérations de vente et d'achat des prise de poisson ramenés par les embarcations rentrées au port, ont eu lieu en dehors de son enceinte, à même le sol. La situation est d'autant plus regrettable, que les incidents survenus lundi 30 septembre dernier, ont gâché l'ambiance d'habitude bon enfant qui marque le démarrage de la campagne de la pêche à la crevette, après la période annuelle de repos biologique, de trois mois, durant laquelle la pêche en haute mer est suspendue.