• Sur deux années la Tunisie a connu une baisse du rythme de croissance, d'activités du secteur des services marchands, variant de 26.7 % à 0.7 %, selon l'IACE • En moyenne le secteur a perdu 9,7% de croissance ! Les Révolutions n'ont pas de prix. Elles comportent toujours un tribut à payer. Des coûts qui varient et qui pèsent souvent sur l'économie. Chez nous, en Tunisie postrévolutionnaire, nous avons perdu de la croissance économique. D'énomres pertes, même, puisque selon une étude élaborée par l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises (IACE), la Tunisie a connu deux ans, après la révolution, une baisse de rythme de croissance dans les secteurs clefs de l'économie, les activités du secteur des services marchands en l'occurrence. Ce secteur a en effet connu une chute de croissance qui varie entre 26.7 % à 0.7 %. Cette étude, élaborée par le Centre d'intelligence et de veille économique relevant de l'IACE, dresse un bilan chiffré des pertes de l'activité du secteur des services en Tunisie. Un secteur quasiment sinistré quelques jours après le renversement de l'ancien régime. Cette baisse de croissance concerne, selon un document fourni par l'IACE, les activités dans le commerce, l'hôtellerie et restauration, les services financiers, le transport, la poste et télécommunication, ainsi que l'entretien et réparation et autres services marchands. Selon les auteurs de l'étude, cette analyse pourrait être appliquée, pour évaluer la croissance des autres secteurs clefs de l'économie nationale, l'agriculture, l'industrie manufacturière ou non manufacturières ou les activités non marchandes, en l'occurrence. L'analyse de la croissance de ces sept sous-secteurs s'est ainsi basée sur une comparaison entre leurs potentiels et leurs croissances réelles. Il en résulte ainsi (entre le potentiel et le réel) un écart moyen de 9,7% sur les dix trimestres. « Ce qui correspond environ à un effet mesuré par une baisse d'environ de 2.4 % par année en dinar constant. La baisse peut devenir plus importante si l'on exprime l'écart en dinar courant », explique l'étude. Plus encore, les résultats obtenus, au niveau de cette analyse, prouvent que six sous-secteurs parmi les sept considérés ont connu un écart irrégulier. C'est dire qu'au cours de la période d'observation, ces six sous-secteurs ont connu une fluctuation (des hauts et des bas) de leurs croissances. Une activité commerciale qui traîne ! Selon l'analyse, les sous-secteurs Entretien et réparation, services financiers et autres services marchands, ont connu de faibles effets à la baisse, avec des taux respectifs de 0.7 %, 1.3 % et 6.7 % sur une période de dix trimestres post-révolution. Les baisses s auont plus remarquables, entre autres élevées, au niveau des sous secteurs Services hôtellerie et restauration, transports et postes et télécommunication, avec des baisses respectives de 9.2 %, 10.5 % et 12.5 %. Le sous- secteur relatif à l'activité commerciale, enregistre la plus forte baisse dans l'ensemble du secteur des services marchands, avec une baisse de 26,7% tout long des dix trimestres après le 14 janvier. « De ce fait, ce secteur apparait comme le secteur le plus affecté par la baisse du niveau d'activité caractérisant la période post révolution avec une baisse annuelle d'environ 10.8 % de la valeur ajoutée en prix constant », explique-t-on dans l'analyse. L'activité commerciale traine. L'économie nationale suit. De quoi toujours se demander à quand vraiment une prise de conscience quant à situation inquiétante qui perdure! Zied DABBAR A noter Selon le document de ladite analyse, La méthodologie adoptée, par les analystes de l'IACE, consiste d'abord à utiliser les statistiques des comptes nationaux élaborées par l'Institut National de la Statistique relatives aux taux de croissance des valeurs ajoutées de ces sous secteurs d'activité exprimés au prix constants de 2005. Les observations sont réalisées à un rythme trimestriel sur toute la période couvrant le premier trimestre de l'année 2001 jusqu'au deuxième trimestre de l'année 2013, ce qui correspond à 50 observations trimestrielles réparties en 40 trimestres avant la révolution, du début de 2001 à la fin de 2010, alors que les dix derniers trimestres se rapportent à la période post révolution. Explications ? Les analystes de l'IACE, explique que cette baisse générale du rythme de croissance, qu'il est signalée par les diverses notes relatant la conjoncture de la Tunisie, est due à la chute de la demande suite à l'érosion du pouvoir d'achat des consommateurs découlant de la hausse des prix de vente des divers produits et services durant les deux dernières années, à la baisse du niveau de la production, aux restrictions monétaires et financières qu'a connu notre pays, outre l'absence d'une réelle volonté d'investissement privé