A peine deux mois de la fin de l'année budgétaire 2013, une année difficile et de tous les tracas comme prévu, Elyes Fakhfakh, ministre des Finances a mis le point hier lors d'une conférence de presse sur l'état d'avancement du budget de l'Etat au titre de l'année 2013, arrêté après 9 mois d'activité. Les pressions endogènes et exogènes qui ont pesé lourdement sur le budget de l'Etat ont nécessité l'élaboration d'un budget complémentaire « correctif » à même de réduire l'écart entre les prévisions et les réalisations. Après correction, le déséquilibre entre ressources et dépenses budgétaires persiste et signe et le déficit budgétaire s'arrête à 608 MDT à fin septembre 2013. Plusieurs facteurs ont justifié l'élaboration du budget complémentaire. On retiendra la récession de la zone euro, la flambée du cours du pétrole, la révision à la baisse du taux de croissance outre l'accroissement des dépenses d'urgence de 400 MDT au titre de capitalisation des banques publiques et ce, conformément aux commandements du FMI. 140 MDT ont été libellés pour répondre aux besoins des entreprises publiques. La non introduction des Sukuk islamiques dans le budget de l'Etat 2013 a obligé le gouvernement à puiser le manque à gagner dans les recettes de privatisation de Tunisie Telecom (Soit 1000 MDT). Baisse de 440 MDT des ressources fiscales La ventilation du budget de l'Etat pour la période de référence (9 mois 2013) fait état d'une régression des ressources budgétaires fiscales (Impôts directs) observée par rapport aux prévisions initiales. Une régression expliquée par la morosité de l'activité économique et l'explosion du marché parallèle. D'où un manque à gagner net de 440 MDT au titre des ressources budgétaires. Les ressources non fiscales ont été également revues à la baisse vu le retard observé dans le transfert du reliquat afférent aux opérations de confiscation. 759 MDT dépenses salariales Au chapitre des dépenses, le ministre des Finances a affirmé que les dépenses de gestion ont augmenté de 19% au terme du mois de septembre 2013, soit une enveloppe de 759 MDT au titre des salaires et 885 MDT à titre de compensation. Du côté des dépenses de développement ou d'investissement, le taux d'exécution est estimé à 11%, un seuil qui reste insuffisant et en deçà des espérances. Un chiffre qui pourrait expliquer la grogne des régions qui déplorent sans cesse l'absence de projets de développement. Ainsi les dépenses de développement ont totalisé une enveloppe de 2078 MDT au terme du mois de septembre 2013 contre des dépenses de gestion estimées à 10985 MDT. Un taux d'endettement public attendu de 47,2% du PIB Au sujet de l'endettement, un sujet qui fait couler beaucoup d'encre, le ministre des Finances a mis l'accent sur l'accroissement de 480 MDT au titre de l'endettement intérieur et la baisse de 1187 MDT de l'emprunt extérieur. A noter que ce rapetissement observé au niveau des ressources extérieures sera résorbé par l'utilisation de la ligne de crédit convenue avec le FMI et par d'autres ressources de l'Etat. Le taux d'endettement public est estimé à 47,2% du PIB Après correction, le budget de l'Etat au titre de l'année 2013 est estimé finalement à 27,481MDT, soit un volume très proche du budget prévu pour l'année 2014 soit 28,3 MDT. Une plus grande adéquation entre les dépenses et les ressources est de mise. Au vu des contraintes budgétaires qui fourmillent, l'équation est à résolution très difficile. Austérité et avarice s'invitent au menu du budget de l'Etat au titre de l'année 2014.