La jeune divorcée, qui a un enfant à charge, s'est résignée à accepter le poste de femme de ménage dans un établissement hospitalier pour subvenir aux besoins de sa petite famille. Elle était obligée de se rendre, tous les jours, à son travail à l'aube afin d'accomplir le principal de sa tâche bien avant la venue des patients. Elle s'était habituée à ce train de vie, sans imaginer, bien sûr, qu'elle pourrait faire l'objet d'une agression nocturne lors de son passage obligé à travers les dédales de la ville arabe pour rejoindre l'hôpital qui l'emploie. C'est malheureusement ce qui lui arriva lorsqu'elle est tombée nez à nez avec un délinquant à la recherche d'une proie facile. Ce dernier, d'après ses dires lors de l'enquête préliminaire, crut qu'il avait à faire à une prostituée qui arpentait les ruelles de la capitale à cette heure matinale de la journée. Il l'accosta gentiment pour lui demander de l'accompagner quelque part dans le dessein de faire un brin de causette ensemble. La jeune dame comprit ses intentions machiavéliques et refusa poliment sa proposition. La discussion prit alors une mauvaise tournure puisque l'inculpé, profitant de l'absence de passants, saisit sa victime par ses vêtements et la traîna de force pour l'emmener dans un coin isolé. Cette dernière devait se débattre violemment pour échapper aux griffes de son agresseur qui tint néanmoins à exécuter sa besogne coûte que coûte. Une empoignade acharnée opposa les deux protagonistes pour un long moment et la femme divorcée ne dut son salut qu'à ses cris stridents qui obligèrent l'accusé à battre en en retraite. Elle l'avait échappé belle avant de presser le pas pour raconter sa mésaventure au poste de police le plus proche, tout en donnant aux agents de garde le signalement précis du coupable. Munis des renseignements nécessaires, les policiers ratissèrent la zone de l'agression avant d'arrêter un suspect, à la démarche louche. Fouillé, ce dernier avait sur lui une barre de « zatla », un narcotique puissant. Il avoua même qu'il était un consommateur fidèle de cette drogue qui l'aidait énormément à oublier ses soucis. Interrogé sur sa tentative de détourner la jeune femme qui avait porté plainte, il tergiversa, un moment, puis reconnut les faits, affirmant l'avoir confondue avec une prostituée. Il devait ajouter qu'il n'a jamais essayé de la traîner de force. Ce que la victime a formellement démenti lors de la confrontation. Déféré au parquet, il a été inculpé par le procureur de la République auprès du tribunal correctionnel de Tunis de tentative d'enlèvement et de détention de drogue. Il a été placé sous mandat de dépôt, en attendant de passer en jugement.