- Les pays riches, pollueurs, n'honorent pas leurs engagements envers les pays africains, principales victimes de ce phénomène. La « Conférence Internationale sur la Solidarité pour la Protection de l'Afrique et la région de la Méditerranée contre les changements climatiques » essaiera de ramener les riches à un peu plus d'humanisme... » La Tunisie abritera du 18 au 20 novembre prochain une conférence internationale sur la solidarité internationale pour la protection de l'Afrique et la région de la Méditerranée contre les changements climatiques. Des recommandations seront formulées à l'issue de cette manifestation en plus des plans d'action concrets. La rencontre sera une occasion pour inciter davantage les pays riches à accomplir leurs engagements vers les pays pauvres ou en voie de développement et de les assister à faire face aux changements climatiques. Le quatrième rapport d'évaluation du groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat était alarmant. En fait, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme car la terre sera sévèrement touchée par le phénomène des changements climatiques dû essentiellement à la mauvaise exploitation des êtres humains au capital naturel. Mais qui paiera la facture très chère ? Qui seront les plus touchés par cette mutation ? Il s'agit bel et bien des pays pauvres, ceux notamment, du continent africain. En témoignent déjà les quelques milliers de personnes de l'Afrique centrale et occidentale victimes ces derniers jours des inondations. Des centaines de personnes sont sans abris, ni nourriture ou eau potable car leurs taudis ont été emportés par les eaux pluviales. Les gouvernements trouvent même des difficultés à porter secours aux victimes puisqu'ils ne disposent pas de moyens. Ainsi, les changements climatiques pèseront certainement lourd sur les pays pauvres qui se trouvent obligés de payer la facture salée des pays industrialisés, principaux pollueurs du globe. D'ailleurs, le continent noir contribue le moins aux émissions de gaz à effet de serre, soit 4 % seulement des émissions globales. Des conclusions du rapport Stern sur l'économie du changement climatique indiquent que la hausse probable de 5 à 6°C des températures entraînera d'ici 2100 une perte de 5 à 10 % de la population mondiale et de 3 à 4 fois plus de celle des pays pauvres. Conséquence, l'Afrique risquera de s'enfermer dans un cercle de décroissance et de crises.
Recommandations, plan d'action Or, la communauté internationale est appelée plus que jamais à prendre des mesures concrètes au profit des pays pauvres. Notamment, la conférence « solidarité internationale pour la protection de l'Afrique et la région de la Méditerranée contre les changements climatiques » qui se tiendra à Tunis du 18 au 20 novembre prochain, arrêtera un ensemble de recommandations pour mieux faire face à cette situation. Car, les défis environnementaux et socio-économiques sont majeurs et la responsabilité est partagée. Cette conférence qui enregistrera la participation d'une pléiade de spécialistes et experts, aboutira à la déclaration de Tunis en plus d'un plan d'action concret pour la mise en place des projets prioritaires d'adaptation pour les gouvernements, les entreprises et la société civile. Pour mieux concrétiser ces résultats, ils seront présentés à la réunion des Parties à la Convention sur les Changements climatiques COP-13 à Bali.
Quant aux objectifs, ils consistent entre autres à identifier des stratégies d'adaptation et de riposte aux changements climatiques pour les régions de l'Afrique et de la Méditerranée, renforcer la coopération entre les pays africains et les pays de la Méditerranée sur la question et dynamiser une action et une mobilisation internationale en faveur des pays en développement des deux régions pour faire face aux défis qui se posent dans le domaine. D'ailleurs, les actions prises par la communauté internationale au profit de ces pays sont limitées voire inefficaces. En fait, les aides sont insuffisantes et sont en deçà des enjeux posés par ce phénomène planétaire. Même, les mécanismes financiers et autres fonds prévus par les accords internationaux pour appuyer les programmes d'adaptation et de riposte aux changements climatiques ne sont pas encore opérationnels et leur mise en œuvre effective risque d'accuser un retard.
Se réunir pour débattre de l'état des lieux de la planète et de l'impact des changements climatiques sur les pays pauvres est certainement d'une importance majeure mais à quel degré les participants s'engagent-ils à mettre en pratique les recommandations ? Très souvent, elles restent au niveau des bureaux et renvoyée aux calendes des Grecques pour ne pas dire qu'elles sont formulées juste pour être citées à la clôture des séminaires et manifestations. Il est primordial de passer à l'action en obligeant les pays riches et les donateurs à accomplir leurs engagements. C'est de cette manière que la notion solidarité sera concrétisée.