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Marins pêcheurs interpellés par la Marine italienne et retenus injustement prisonniers (17) jours à Agrigento.. Ils ne comprennent pas le silence des autorités tunisiennes et réclament des dédommagements
Face à une réaction jugée très faible, les marins pêcheurs tunisiens des îles Kerkennah interceptés par la marine italienne dans la nuit du 29 au 30 mai aux environs de l'île de Lampedusa et retenus prisonniers, durant une semaine, à Agrigente, dans des circonstances entachées de beaucoup d'irrégularité, selon eux, ont tenu, hier, au siège du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, à Tunis, un point de presse au cours du quel ils ont lancé un appel pressant aux autorités tunisiennes pour qu'elles prêtent l'intérêt qu'il faut à leur affaire et défendent, sérieusement, leur cause. Relatant les faits, Messaoud Radhouani, membre du comité directeur du Forum tunisien des droits économiques et sociaux, a indiqué que les 19 marins pêcheurs tunisiens étaient en train de pêcher dans les eaux internationales, à bord de leur bateau, de façon tout à fait régulière, lorsqu'ils ont été interceptés dans la nuit du 29 au 30 mai par des unités de la marine italienne qui les ont sommés de les suivre jusqu'à l'île de Lampedusa. Ils ont obtempéré, mais en cours de route, leur bateau est entré en collision avec un des bateaux italiens qui lui barra le chemin brusquement, ce qui occasionné des dégâts énormes à leur bateau. Obligés à poursuivre quand même leur route jusqu'à l'île italienne, malgré les dommages causés à leur bateau, les marins pêcheurs tunisiens ont été arrêtés et retenus prisonniers à Agrigente, durant 7 jours au bout desquels 17 d'entre eux ont été libérés, tandis que le pilote et son adjoint sont toujours retenus prisonniers. Le représentant du Forum tunisien des droits économiques et sociaux a déclaré que le consul de Tunisie concerné en Italie n'a pas daigné se déplacer pour se rendre compte de la situation des marins pêcheurs tunisiens et s'était contenté de communiquer avec eux par voie téléphonique. La réaction des autorités tunisiennes, elle non plus, n'a pas été à la hauteur des attentes, a-t-il encore dit , car, il ne s'agit pas d'émigrés clandestins mais de marins pêcheurs qui pêchaient, normalement et régulièrement, dans les eaux internationales et ils sont des victimes, ajoutant que dans tous les cas de figure et à supposer qu'il y ait faute, ils sont des citoyens tunisiens qui ont droit à la protection de l'Etat tunisien, à la visite, à la communication avec leurs familles et à l'assistance d'avocats pour les défendre, ce qui n'a pas été fait. Le pilote et son adjoint sont encore retenus prisonniers et n'ont pu communiquer avec leurs familles, a-t-il dit. Se faisant l'interprète des marins pêcheurs, il a indiqué qu'ils réclament aussi des dédommagements d'ordre matériel et moral. Deux des 17 marins pêcheurs libérés, Wajdi Ben Kahla et Jalal Haddada, sont intervenus à leur tour. Ils ont indiqué que le courant marin avait, peut être, poussé leur bateau près des eaux territoriales italiennes, mais, l'interception avait eu lieu dans les eaux internationales. Ils ont indiqué qu'outre les dégâts causés au bateau, la cargaison de pêche a été perdue, faute de soins nécessaires, et jetée en mer par les Italiens, au port d'Agrigente où leur bateau se trouve, encore, sous la surveillance de deux marins pêcheurs, Hédi et Mohamed Ali Jenzéri, tandis que le pilote et son adjoint, Farid Nagmi et Bassam El Moudi , sont toujours retenus prisonniers. Ils ont demandé aux autorités tunisiennes de prendre la défense de leur cause. Le frère du pilote, Abdelkader Nagmi, présent au point de presse, a dit attendre une réaction juste et plus appropriée de la part des autorités tunisiennes à tous les niveaux en vue de faire valoir les droits légitimes des marins pêcheurs tunisiens.