La Journée Mondiale des Personnes Agées est une occasion pour évaluer la situation de cette tranche de la population qui ne cesse de s'accroître. En effet, 9, 5 % des Tunisiens ont actuellement plus de 60 ans. Leur nombre avoisine le million. Les projections des spécialistes prévoient que cette catégorie atteindrait, en 2029, un taux de 18 % de la population et que leur nombre dépasserait deux millions. Un tel changement de la structure démographique a, déjà, fait ressentir de nouveaux besoins aussi bien en matière de structures de prise en charge qu'en personnel spécialisé dans leur accompagnement et leur assistance. D'ailleurs, les changements ne trouvent pas leurs origines dans l'accroissement du nombre de ces personnes uniquement, c'est, surtout, la conséquence de la sortie de la femme au travail. Car, la répartition des tâches dans l'ancienne structure familiale attribuait aux femmes - à domicile- le soin de s'occuper des personnes âgées et des enfants en bas âge. La cohabitation sous le mmêm toit de toute la famille ne pouvait que favoriser un tel choix. Aujourd'hui, par contre, avec la domination de la structure mononucléaire de la famille, le problème de la garde des personnes âgées se pose avec la même acuité que celui des enfants en bas âge. Le tableau de charges de chacun des membres de la famille ne leur dégage plus de disponibilité, surtout s'ils ont des besoins spécifiques nécessitant une assistance particulière. Du côté des intéressés, les sons de cloches ne sont pas uniformes. Ils sont tributaires du niveau matériel et socioculturel de chaque cas. En effet, la problématique intéresse aussi bien les personnes âgées, elles-mêmes, que leur entourage qui a, lui aussi, son mot à dire. Cet entourage constitue l'élément clé de la solution si la personne âgée en dépend complètement sur le plan matériel. D'ailleurs, ce côté matériel intervient directement dans la solution préconisée. Il dicte les choix. Ainsi, et mises à part la nature des besoins, cette catégorie de la population pose les mêmes problématiques que les enfants en bas âge. D'ailleurs, le besoin de prise en charge, dans les deux cas, ne s'est fait ressentir que suite aux transformations subies par la structure de la famille. La création des crèches et des jardins d'enfants est une conséquence de la prédominance de la famille mononucléaire et il faut s'attendre à ce que les clubs de jour, voire les maisons d'accueil, se multiplient incessamment pour le 3ème âge, en général et les retraités plus spécifiquement. Le retard dans l'apparition de ces institutions a une origine socioculturelle. Aussi bien les enfants que leurs grands parents voient mal le placement de quelqu'un dans un centre d'accueil. C'est synonyme d'un rejet de la part de la famille dans l'imagerie populaire. Les centres d'accueil sont assimilés à des orphelinats pour les « sans famille ». D'ailleurs, les mêmes réserves ont accompagné l'apparition des crèches et des jardins d'enfants. Ils sont devenus, ensuite, un élément indispensable dans la structure éducative. Donc, ce sont les besoins qui poussent vers l'orientation à prendre et ce sont les possibilités matérielles qui déterminent les choix spécifiques en fonction des caractéristiques de chaque cas. Ce constat s'est vérifié dans un reportage que le Temps a réalisé sur la prise en charge du 3ème âge. Nous avons posé les trois questions suivantes à cinq personnes appartenant à des catégories sociales différentes. D'abord, il s'agit de présenter la structure familiale vécue par chaque personne (cohabitation avec les parents ou les beaux parents . Ensuite, l'évaluation de cette situation. Enfin, l'avis de chacun sur son propre 3ème âge. Chaque catégorie sociale dispose, semble-t-il, de sa propre approche en la matière, quoi qu'ils aient préféré, tous, garder l'anonymat pour éviter les susceptibilités de leur entourage familial et professionnel. Le Temps a cherché, aussi, à avoir l'avis et les programmes d'action de l'administration pour faire face aux transformations subies par la société. Les diverses réactions :