L'ex-Premier ministre tunisien Ali Laârayedh (décembre 2011-mars 2013) a été désigné au poste de secrétaire général du mouvement Ennahdha, en remplacement de Hamadi Jebali, qui avait présenté auparavant sa démission de ce poste. C'est la principale décision émanant du Conseil de la choura du parti qui s'est réuni le week-end dernier. Hamadi Jebali, qui avait occupé le poste de Premier ministre en décembre 2011 après les premières élections tunisiennes libres avant de rendre le tablier après la grave crise politique qui a suivi l'assassinat du militant de gauche Chokri Belaïd en février 2013, avait présenté en mars dernier sa démission du poste de secrétaire général d'Ennahdha. Cette décision a été rejetée une première fois par le conseil de la choura d'Ennahdha. Le Chef historique du parti, Rached Ghannouchi, a tenté de convaincre M. Jebali de renoncer à sa démission, mais ce dernier a indiqué que sa décision était «définitive », tout en précisant qu'elle ne constitue pas «une tentative de diviser ou d'affaiblir le mouvement ». Un responsable au sein d'Ennahdha a d'ailleurs déclaré que «M. Jebali a quitté le poste de secrétaire général et non pas le mouvement, dont il est toujours membre». M. Jebali a annoncé au lendemain de sa démission du poste de secrétaire général d'Ennahdha son intention de présenter sa candidature à la prochaine élection présidentielle en tant qu' «indépendant» afin de placer l'institution de la présidence de la République loin des tiraillements politiques. Selon certains observateurs, le fait que le mouvement Ennahdha ait accepté la démission de M. Jebali laisse croire qu'il va soutenir discrètement son ancien secrétaire général lors de la présidentielle, tout en feignant d'appuyer un soi-disant candidat consensuel (certains parlent déjà du président du parti Al-Moubadara Kamel Morjane, NDLR), en vue de diviser le camp moderniste et de donner plus de chances à son «candidat naturel» d'accéder au second tour. «Le conseil de la choura rend hommage à Hamadi Jebali et salue le rôle qu'il a joué à la tête du secrétariat général durant toutes les étapes qu'a traversées le mouvement, lequel a toujours besoin de son rôle de leadership », précise d'ailleurs le communiqué publié par l'organe consultatif d'Ennahdha. Sur un autre plan, le Conseil de la choura du parti islamiste a salué les «diverses parties nationales, partis, organisations et personnalités ayant réagi positivement et avec responsabilité à l'initiative politique relative à un candidat consensuel à la présidence de la République. Il a aussi appelé, dans ce cadre, les dirigeants du mouvement à «poursuivre les concertations avec les autres parties politiques et sociales et tous ceux qui sont concernés par la présidentielle afin de leur expliquer cette initiative et ses perspectives dans la réussite de l'expérience démocratique, en vue de mettre notre pays à l'abri des soubresauts et tiraillements». Le conseil a, d'autre part, déterminé les conditions de formation des listes électorales pour les prochaines législatives, tout en appelant les Tunisiens à l'intérieur et à l'extérieur du pays à s'inscrire sur les listes électorales. Par ailleurs, l'organe consultatif d'Ennahdha a exprimé en préambule sa «vive condamnation de l'agression sauvage perpétrée par l'entité sioniste contre nos frères palestiniens à Gaza, à al-Qods et en Cisjordanie», dénonçant «le silence international contre cette offensive sioniste armée, qui vise les civils et l'enfance palestinienne par des armes horribles et bannis à l'échelle internationale».