Le sucre, c'est connu, ça gâte les dents et flatte les palais. Mais ce qui est moins connu c'est le sens de ce proverbe qui dit que « trop de sucre ne sert à rien quand c'est le sel qui manque ». Dans le quotidien d'un Tunisien, c'est l'amertume d'une vie de plus en plus chère qui fait qu'on ne prenne aucun goût à rien. Il serait de mauvais goût de casser du sucre sur le dos du Tunisien. Ce citoyen que l'on trouvera partout dans les lieux de commerce à faire la queue pour faire le plein d'achats. Et si les prix de consommation de base augmentent cela ne changera en rien le comportement d'achat d'un Tunisien qui comme piqué par la frénésie d'achat ne recule devant rien pour se payer le luxe d'une table ramadanesque bien garnie. Une nourriture qui finira en grande partie dans les poubelles et fera le festin des chats de rue. Ce même Tunisien passera tout de même la journée à rouspéter, à râler et à s'indigner de la hausse des prix. Blague à part, « il paraît que manifester son mécontentement augmente l'espérance de vie. Une étude menée par des chercheurs en psychologie de l'Université d'Iéna, en Allemagne, démontre que les personnes qui intériorisent leurs émotions négatives, celles qui gardent pour elles leurs frustrations et tentent de réprimer leur énervement, ont en général un rythme cardiaque et un pouls plus élevés que celles qui montent sur leurs grands chevaux. C'est ce qu'on appelle se ronger de l'intérieur. » Sauf que là le Tunisien qui grogne et marmonne vivra plus longtemps mais seul abandonné à son sort pitoyable de bon vivant mauvais gestionnaire de son quotidien. L'augmentation ne change pas le comportement d'achat Voilà que l'information a circulé depuis deux jours déjà, la direction générale de la Concurrence et des enquêtes économiques relevant du ministère du Commerce et de l'Artisanat a décidé d'une hausse du prix du sucre en morceau lequel passe de 1,300 à 1,435 DT le kilo. Cette augmentation est la troisième en date effectuée pendant le mois de Ramadan, après le prix du carburant et du tabac. On précise, dans la foulée, que cette augmentation « vise à rationaliser les dépenses de subventions et ne concernera pas le sucre destiné à la consommation familiale (sucre en poudre), et ce, en vue de préserver le pouvoir d'achat des familles tunisiennes. » Le Tunisien moyen en est bien reconnaissant, lui qui au lieu de s'abstenir de consommer le produit en question, s'en approvisionne maladroitement.