La commission administrative nationale de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) a appelé dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion extraordinaire tenue dans la nuit de jeudi à vendredi le gouvernement à prendre des mesures urgentes et audacieuses dans le cadre d'une stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, suggérant notamment l'assèchement des sources de financement des réseaux terroristes à travers une traque sans relâche de plusieurs centaines associations caritatives douteuses. La commission administrative a également plaidé pour le démantèlement des «pépinières de terroristes», citant notamment des mosquées et des quartiers passés sous la coupe des djihadistes ainsi que des points noirs frontaliers. Elle a aussi proposé dans ce même ordre d'idées de traquer les contrebandiers et de saisir leurs biens au regard des liens très étroits établis entre les réseaux de contrebande et les cellules terroristes. D'autre part, la haute instance dirigeante de la principale centrale syndicale a appelé le Chef du gouvernement provisoire Mehdi Jomâa à procéder à l'assainissement des appareils de l'Etat impliqués dans la lutte contre le terrorisme et la sureté intérieure qui auraient été infiltrés par les terroristes, tout en révisant les nominations dans les postes administratifs clés sur la base des normes de la neutralité et de la compétence. La commission administrative a appelé dans ce même cadre l'Assemblée nationale constituante (ANC à accélérer la discussion et l'adoption du projet de loi relatif à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent). «Ce projet a jusqu'ici fait l'objet de surenchères qui ont bloqué son adoption, ce qui a causé un handicap dans le travail des appareils chargés de la lutte contre le terrorisme et a encouragé les réseaux terroristes à défier l'Etat », a-t-elle estimé dans son communiqué. Marche pacifique La commission administrative de l'UGTT a, par ailleurs, appelé à la tenue d'un congrès national de lutte contre le terrorisme au cours de la semaine prochaine après des consultations des différentes parties concernées et suggéré la mise en place d'une instance d'experts afin d'analyser les diverses données relatives au terrorisme afin d'arrêter des stratégies de lutte contre ce fléau. La centrale syndicale a proposé sur un autre plan l'ouverture de deux comptes courants pour la réception de dons destinés à soutenir les familles des soldats et des agents de sécurités tombés sous les balles des terroristes ou blessés et à améliorer les équipements dont disposent les unités sécuritaires chargées de la lutte contre le terrorisme, afin d'appuyer le rôle de l'Etat dans ce domaine. La commission administrative de l'UGTT a finalement appelé à l'organisation d'une marche pacifique contre le terrorisme aujourd'hui (samedi 19 juillet) à 10 heures, avec la participation des diverses organisations et des différents partis politiques, et ce sous un slogan unifié, en l'occurrence «Le terrorisme n'a pas de place en Tunisie». Ces diverses propositions faites par l'UGTT interviennent suite à l'attaque terroriste menée dans la soirée du mercredi contre deux postes de surveillance de l'armée situés à Henchir Talla. Cette attaque qui a fait 14 morts et 23 blessés dans les rangs de l'armée a été revendiquée par la brigade Okba Ibn Nafaâ, affiliée à l'organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).