Il ne se passe pas un jour sans qu'une candidature à l'élection présidentielle ne soit annoncée. Le premier tour de la présidentielle est fixé pour le 23 novembre prochain. On parle d'une trentaine de candidats, alors que le vrai centre de pouvoir, selon la Constitution se trouve à La Kasbah et non à Carthage. Le dernier nom cité et non des moindres est celui de Noureddine Hached, ex-ambassadeur et fils du martyr syndicalistes Farhat Hached. Selon certaines sources, il s'estrendu récemment à Paris à la recherche de soutiens à sa candidature. Il a eu un passage sur France 24 où il parlé du terrorisme. Avant lui, la magistrate Kalthoum Kennou, ex-présidente de l'Association Tunisienne des Magistrats (AMT) a exprimé sur sa page facebook sa prédisposition à présenter sa candidature à la magistrature suprême. Sa candidature se veut comme une réplique à la proposition d'un candidat consensuel d'Ennahdha qui viderait l'élection de toute sa substance. Bien accueillie sur les réseaux sociaux cette candidature indépendante a secoué de leur indifférence nombreux déçus des partis politiques pour s'empresser à s'inscrire sur les listes électorales. Deux autres femmes ont exprimé l'intention de présenter leur candidatures à la présidentielle. IL s'agit d'Emna Mansour Karoui, présidente du Mouvement démocratique pour la réforme et la construction et Mme Gaâloul, présidente du Centre international d'études stratégiques et de sécurité, une célèbre inconnue. Jalel Brik a annoncé sa candidature dans une vidéo postée le 17 juillet 2014. C'est un homme connu par une langue acérée outrancière à souhait, ne ménageant pas les mots et les insultes en tout genre contre le président de la République, Ennahdha ou encore l'armée et à sa tête l'ancien Général Rachid Ammar. Bahri Jelassi, l'adepte du mariage des mineures, chef du Parti de l'ouverture et de la fidélité (POF) avait annoncé, depuis des mois qu'il se portait candidat à la prochaine élection présidentielle alors que « son parti sera présent danstoutes les circonscriptions électorale pour les législatives ». Larbi Nasra, ex-propriétaire d'Hannibal tv, président d'un parti, la «Voix du peuple», a confirmé sa candidature à l'élection présidentielle. Il a expliqué que sa décision répondait à l'appel de ses sympathisants et du bureau politique qui l'a désigné comme candidat du parti à la présidentielle lors de sa dernière réunion. Mohamed Hechmi Hamdi, fondateur et président du Courant Al-Mahaba (ex- Al Aridha) a affirmé son intention de se présenter à la présidentielle depuis Londres où il réside. Ces candidatures s'ajoutent à celles, considérées comme naturelles et tout à fait normales à l'instar de Béji Caïd Essebsi, Hamma Hammami, Ahmed Néjib Chebbi, Hamadi Jebali, Moncef Marzouki, Abderraouf Ayadi, Abdelwahab El Heni, ... Comment expliquer la multiplication de candidatures à un poste qui a peu de prérogatives? Pour l'universitaire et constitutionnaliste Jawhar Ben M'Barek, coordinateur de Dostourna, le chiffre des candidatures va augmenter. Il pense qu'on peut atteindre les 70 ou 80 candidats. Il l'explique dans une déclaration au Temps, par une certaine tradition présidentialiste qui fait que tout le monde veuille Carthage même s'il fait fausse route. Il affirme : « Certes, le vrai pouvoir se trouve à La Kasbah, la course à la présidence s'explique par la tradition historique. Il y a une question d'égos qui fait que certains candidats pensent réaliser des scores honorables. Certains candidats sérieux se présentent, juste pour préparer les prochainesélections, comme Mitterand qui se présentait continuellement depuis 1965 jusqu'à 1981. Par ailleurs, il y a des partis politiques qui ne sont pas véritablement des machines électorales, mais gravitent autour d'une personnalité charismatique. Ils n'ont pas de chances pour les législatives, faute d'implantation dans les régions. C'est le cas par exemple du parti Al-Majd de Abdelwaheb El Hani. Par la suite, il y aura des candidatures farfelues. Certains hommes d'affaires sont prêts à payer la caution, pour se projeter au devant de la scène, même s'ils savent pertinemment qu'ils n'ont aucune chance. Il n'est pas étonnant qu'on trouve pour des élections folkloriques des candidatures farfelues ». Ironie du sort et comble de la dérision.