L'Amphithéâtre de Carthage a vibré le 02 juillet deux heures durant avec deux artistes maghrébins qui ont fait leurs preuves dans la chanson populaire : le Tunisien Nour Chiba et l'Algérien Cheb Mami. A vrai dire, les deux présentent deux genres différents, ayant travaillé chacun sur le patrimoine musical de son pays afin de le moderniser aussi bien au niveau des mélodies que dans les paroles. Le concert de samedi dernier comportait deux parties : la première étant réservée à Nour Chiba qui apparut sur scène portant son costume blanc en satin et tenant son inséparable canne « Okkez », précédé par un ensemble de danseurs et danseuses qui n'avaient pas cessé d'improviser des mouvements et des tours d'acrobatie merveilleux. La troupe s'est déjà installée en trois groupes : un ensemble de Choristes à droite de la scène, un groupe de percussionnistes au milieu et un orchestre musical formé essentiellement d'instruments à cordes, à gauche de la scène, placé sous la baguette de Mohamed Lassoued. En tout, plus d'une centaine d'artistes se mouvaient ce soir-là sur les planches de l'Amphithéâtre de Carthage. La chorégraphie a été assurée par Lotfi Boussedra et la mise en scène par Fadhel Jaziri, spécialiste en méga-concert. Tout était fin prêt quand Nour Chiba entama son concert, après avoir exprimé en paroles pathétiques son amour pour la Tunisie, ce pays cher à tous et évoqué les bonnes relations qui lient les deux peuples frères, tunisien et algérien. Le début était avec « Hbib elli Yebghik », une chanson rythmée qui a servi d'entrée en matière à la soirée. Ensuite, le Prince de la chanson tunisienne a enchainé avec une chanson patriotique « Ya Tounes » qui provoqua beaucoup d'émotion et d'enthousiasme dans la foule. Nour Chiba, emporté par l'ambiance qu'il avait créée au sein du public, poursuivit l'interprétation de son répertoire aux chansons rythmées et aux paroles simples et profondes, puisées dans son nouvel album «Hrim Essoltane», «Lê Yamma», «Ya Ghalia», «Mardh elhawa» jusqu'à «Am Ali», «Bousset khala», «Ya hob echbik », «Zaretna Elbarka», et d'autres chansons non moins populaires où l'artiste a mis tout son talent pour satisfaire son public. Le clou du spectacle réside dans la présentation de la célèbre chanson «Au pays des merveilles», en duo avec Cheb Mami. La seconde partie fut animée par l'artiste Cheb Mami qui entonna ses meilleures chansons, bien connues du public tunisien. Cheb Mami est venu à la rencontre du public du Festival de Carthage après une longue absence, portant avec lui de nouvelles chansons, mais aussi ce soir-là le public a eu droit de réécouter les anciens tubes du Rai. Le public tunisien et algérien présents ce soir est entré en communion avec l'artiste en reprenant en chœur les refrains des chansons, bouleversé par une forte émotion. C'est que les deux nationalités avaient prouvé leur union et leur solidarité, du moins dans l'art et la musique, ne serait-ce le temps d'un concert où toutes les divergences et les sensibilités disparaissent pour laisser place à l'amour et l'entente. Le prince du Rai a présenté ce soir ses chansons où se mélangent les genres qui s'inspirent du folklore algérien, du reggae et du flamenco. Usant d'une voix souple et aiguë, Il a ainsi interprété «Omri madanite», «Ma vie», «Au pays des merveilles» et d'autres encore...