Pas exaltante à première vue, la nouvelle saison. Non respect du calendrier avant même le lever du rideau. Les trois coups renvoyés à un jour de semaine et journée inaugurale scindée en deux. Ce n'est pas d'un décor fastueux que ce début peut s'enorgueillir. Il est vrai que la saison qui s'ouvre a été mal servie par une intersaison courte et caniculaire, dominée par une actualité autrement plus décisive pour notre avenir. Au jour de son inauguration réelle – le seul match est passé inaperçu – il semble qu'il est quand même utile sinon nécessaire de soupeser les chances d'intérêt qu'elle peut nous promettre. Devant le manque d'évidence de ce côté, nous avons cherché ailleurs que dans la valeur des promesses non garanties et nous avons découvert d'autres nouveautés qui ne peuvent laisser insensible notre curiosité. Une curiosité d'abord nourrie par la présence que désormais la géographie va nous imposer : l'afflux du sud n'a jamais au tant investi la ligue I du championnat de Tunisie. Curiosité ensuite de voir tant de noms à consonance subsaharienne orner l'effectif de la plupart de nos clubs. Curiosité enfin d'assister au retour d'Europe de tant de joueurs partis pour faire carrière et subitement désenchantés. Peut-être qu'en fin de compte, il serait plus utile de nous intéresser à ces curiosités qu'attendre des merveilles techniques que la compétition ne peut nous garantir. Sept rencontres sont donc programmées pour cette journée inaugurale. La huitième a servi la veille comme avant-première. Deux des nouveaux promus y joueront dans leur fief comme ce fut le cas hier pour l'A.S.Djerba. Mais est-ce vraiment un avantage de débuter à domicile ? Est-ce un privilège de subir une pression locale que ne manqueront pas d'exercer les publics de Gabès et de Zarzis ? L'A.S.Gabès et l'Espérance de Zarzis vont en tout cas retenir notre intérêt même sous une forme de curiosité. La JSK et El Gaouafel ne doivent pas s'attendre à une promenade sous forme de prise de contact avec une compétition qui va user les nerfs durant dix mois. L'Espérance de Zarzis dont les échos qui nous parviennent sont pour le moins ambigus, en vieux connaisseur de l'élite n'aura peut-être pas à se poser des questions d'adaptation, mais ayant affaire à un autre sudiste El Gaouafel qui a pris l'habitude de déranger la hiérarchie depuis quelques saisons, aura à résoudre une autre équation, celle de se donner, dès le départ une stature autre que celle qui lui donnera l'air de s'accrocher. Avant de rejoindre l'ouest de ce sud décidément à la mode, revenons un instant à la capitale de laquelle un énième sudiste a gardé de bons souvenirs depuis la dernière saison, puisque c'est à El Menzah qu'il a réussi à tenir en échec le Club Africain lors de la 19ème journée après avoir réussi dès la première journée rend son meilleur score de l'année (4-0) aux dépens de ce même Stade Tunisien qu'il va rencontrer tout à l'heure au Zouiten. Tout un programme comme on le voit dans ce bégaiement de l'histoire avec en plus la curiosité qui va nous bercer en cette première journée. A Bizerte, l'U.S.Monastir qui, ces dernières années a toujours débuté avec difficulté aura la tâche aussi ardue que la saison passée, quand elle a dû concéder à l'Etoile trois buts entiers. Il nous reste à parler de ces quatre clubs sans lesquels tout intérêt disparaîtra. Mentalement ravagée, l'Espérance aura sûrement des difficultés à contenir un C.S.H-Lif qui nous paraît dans un esprit meilleur qu'il y a un an. Trop d'échecs pour le champion sortant en un temps si réduit, le rend possible de tous les pronostics. Le sommet de Sousse paraît sur le papier, assez déséquilibré. Qui peut prétendre dernier au C.S.Sfaxien le rôle de favori aujourd'hui ? Seule l'Etoile, si sa réaction sera à la mesure de l'événement. Enfin à Métlaoui, c'est la curiosité qui va, dans notre esprit, reprendre le dessus. Le Club Africain, ce géant dont les pieds se sont avérés d'argile depuis quelque années paraît avoir été refait, policé, consolidé, pleinement armé pour nous prouver qu'une ère nouvelle va commencer. Il reste qu'à Métlaoui, il force son destin dès aujourd'hui. Quant à nous, il nous reste quelques heures pour vérifier si notre curiosité ne s'était pas trompée.