Pour sa première visite à Mahdia, le ministre du Tourisme, Amel Karboul est allée à la rencontre des professionnels. Ce rendez-vous a été un moment de réflexion sur la situation du secteur et , partant, celle de la profession à un moment où l'activité touristique gère un contexte particulièrement difficile, marqué par une crise économique dont l'épilogue continue à être imprévisible. Ce qui est certain, c'est que les défis sont nombreux et se situent à plusieurs niveaux dont notamment le comportement des consommateurs, celui de la profession ainsi que le bouleversement des structures traditionnelles de commercialisation. Le tourisme à Mahdia malgré une bonne saison estivale, passe par des moments difficiles. Les entrées ont enregistré une baisse de 7% par rapport à 2013. Mais malgré cette légère baisse, Mahdia a tous les atouts pour se développer : des plages d'une propreté qui vous laisse rêveur, un parc hôtelier neuf (20 hôtels disposant de 9759 lits) et un bon produit qualité-prix. Les premières prévisions de l'arrière saison laissent prévoir de bonnes perspectives. En nombre de nuitées, les clientèles européennes occupent une place de choix avec en tête les Allemands, les Russes, les Italiens, les Polonais, les Anglais, les Français, les Tchèques et les Belges (25323). La bonne reprise vient du marché russe.. Les Européens de l'Est notamment les Tchèques et les Slovaques sont toujours en hausse. Les Polonais montrent un véritable intérêt pour Mahdia tout comme la clientèle tunisienne .La ministre a évoqué au cours de sa visite aussi l'infrastructure hôtelière mais aussi le caractère saisonnier de notre hôtellerie « l'attractivité du produit touristique tunisien a baissé, vu la concurrence des destinations traditionnelles, mais aussi des nouvelles destinations. Alors que nous stagnons, voire reculons avec, une infrastructure vieillissante, une saisonnalité accrue. d'autres destinations sont en train de progresser. Ceci influe par conséquent sur la qualité de nos prestations. Certes beaucoup a été fait pour l'hôtellerie mais beaucoup reste à faire surtout au niveau de l'animation. La ville parait calme et sans effervescence aucune. Les endroits commerciaux ne laissent transparaître aucune atmosphère de fête. Les projets paratouristiques sont rares. Il n' y a que les résidences qui poussent comme des champignons. Pourtant Mahdia a d'autres facettes méconnues à développer. L'important, est de sortir des sentiers battus et de disposer d'un cœur de produit totalement maîtrisé et capable de faire la différence. Et là il faut innover en matière d'animation afin d'apporter une réelle valeur ajoutée. Il faut innover et se différencier. La ministre a parlé du festival d'El Jem qui pourra booster la destination. Mais on doit innover et préparer le programme avant une année voire même avant deux ans. « On ne peut pas drainer de touristes alors que le programme sort à quelques jours du démarrage de la saison estivale" dit -elle Développer le tourisme des gîtes ruraux L'activité touristique à Mahdia est un peu à l'image de la météo : très nuageuse voire catastrophique en hiver et bonne en été. Le résultat est que le tourisme tunisien va droit vers une saisonnalité de plus en plus prononcée. Cette saisonnalité entraîne une alternance entre une basse saison, synonyme de faible activité, et une haute saison, synonyme à l'inverse de forte activité, et apparaît du fait d'une offre qui ne peut être exploitée sur une année entière, par ce que inadaptée à la demande en basse saison. Comment s'en sortir ? Quelle stratégie faut-il adopter ? Pour parer à cette saisonnalité , les solutions existent avoue la ministre. « Il faudrait étudier les besoins du consommateur, faire une segmentation, et apporter des réponses à chaque segment nous dit un professionnel de Sousse. Il y a le segment des séniors, des retraités qui ont beaucoup de temps libre pour les loisirs. Cette clientèle présente l'avantage d'être disponible hors saison et de disposer de temps et d'argent. Deuxième piste : une politique évènementielle ambitieuse. Les évènements (festivals, évènements sportifs) permettent en effet de « désaisonnaliser » le tourisme. Les rallyes, les circuits, la pêche, l'impact de ces évènements est très positif. D'autres pistes méritent d'être relevées : le tourisme d'affaires et de congrès, deux créneaux porteurs qui peuvent améliorer le taux d'occupation de nos hôtels. Il faudrait cibler les segments de consommateurs qui peuvent partir en vacance en dehors de la saison estivale (les retraités, les congressistes..)différencier le produit offert à ces consommateurs en développant un tourisme pour d'autres motifs par exemple le tourisme rural qui ne cesse d'attirer les touristes européens et c'est dans ce cadre que les deux ministères du Tourisme et de l'Agriculture sont convenus de mettre en œuvre, prochainement, un accord concernant la mise en place d'un cadre réglementaire régissant l'exploitation des sites agricoles à des fins touristiques, tout en préservant leur vocation originale. La réglementation prévue, à cet égard, contribuera à la diversification du produit touristique et à l'exploration de nouveaux créneaux, de manière à créer des emplois et attirer plus de touristes.. Du gîte rural à la chambre d'hôte en passant par le gîte à la ferme, l'offre pourra vite se développer à Mahdia. Ces gîtes ce sont des lieux d'accueil aménagés le plus souvent dans une demeure traditionnelle, une ancienne dépendance située en milieu rural dans un cadre propice à la détente et au repos, sans nuisance. Ces projets ne vont pas changer la vocation des terres agricoles, mais au contraire contribuer à la promotion du produit agricole tunisien et le faire mieux connaître auprès des touristes visitant Mahdia