La magistrature suprême un nombre impressionnant de professionnels de la politique et de personnalités indépendantes. Selon un bilan arrêté au 21 août, trente cinq hommes et femmes venus d'horizons divers lorgnent du côté du Palais de Carthage. Parmi ces prétendants, certains ont déjà annoncé officiellement leurs candidatures comme le leader du pari Al-Joumhouri, Ahmed Néjib Chebbi. Cet avocat âgé de 70 ans et opposant notoire au régime de Ben Ali a choisi Kasserine pour faire solennellement état de son intention de présenter à la présidentielle. Le 15 juin dernier, le mouvement Nida Tounes avait aussi annoncé la candidature de son chef, Béji Caïd Essebsi, pour la présidentielle. A 89 ans, Béji Caïd Essebsi est placé régulièrement en première position dans les intentions de vote pour la présidentielle, selon la plupart des sondages d'opinion. Le Front Populaire a, par ailleurs, choisi son porte-parole Hamma Hammami en tant que candidat de cette coalition de partis de gauche à la prochaine présidentielle. D'autres candidats potentiels attendent encore le moment opportun pour annoncer officiellement leurs ambitions présidentielles. Ainsi, le leader du Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ou Ettakatol), Mustapha Ben Jaâfar a déclaré tout récemment qu'il serait «ravi de se voir désigner candidat consensuel à l'élection présidentielle». L'actuel président de la République Moncef Marzouki ne cache plus, lui aussi, ses aspirations. «Oui, j'ai bien l'intention de me porter candidat à la prochaine présidentielle, mais la déclaration officielle sera faite en temps opportun», avait-il déclaré en juin sur le plateau d'Ettounissya TV. De son côté, le secrétaire général démissionnaire du mouvement Ennahdha, Hamadi Jebali a réaffirmé, vendredi dernier, son intention de briguer la magistrature suprême en tant qu'indépendant. Quatre femmes La liste des candidats ayant déjà annoncé ou fait état de leur intention de se lancer dans la course pour la présidence de la République (Voir liste complète en encadré) comprend, en plus des candidats appuyés par des partis, de nombreux indépendants. On y trouve notamment des personnalités indépendantes aux profils différents comme le juge Kalthoum Kennou, ancienne présidente de l'Association des Magistrats Tunisiens qui avait été longtemps persécutée par l'ancien régime, le journaliste indépendant Zied El Héni, Noureddine Hached, le fils du leader syndicaliste Noureddine Hached et l'ancien gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, Mustapha Kamel Ennabli. Il est à noter, d'autre part, que la liste des candidats comprend quatre femmes. Il s'agit du juge Kalthoum Kannou, de la présidente du Mouvement démocratique pour la réforme et la construction, Emna Mansour Karoui , de l'ex-haut cadre à la Banque africaine de développement (BAD), Leila Saïdi Hammami, et la professeure de sciences sociales militaires et présidente du Centre international des études stratégiques, sécuritaires et militaires, Badra Gaâloul. Selon la loi électorale adoptée en mai 2014, la candidature à l'élection présidentielle est ouverte à toute personne tunisienne, de confession musulmane et âgée de 35 ans minimum. Pour déposer leurs candidatures, ils devront être parrainés par un minimum de 10 élus ou 10.000 électeurs inscrits répartis sur 10 circonscriptions électorales. Tout candidat doit aussi déposer à la trésorerie publique une caution de 10 mille dinars, qu'il ne peut récupérer que s'il obtient au moins un score de 3% de voix. Ces mesures sont destinées à limiter les candidatures fantaisistes au poste de président de la République. L'ouverture officielle du dépôt des candidatures est prévue pour le 8 septembre.