Un prêt de 300 millions de dollars étalé sur 5 ans pour le renforcement des capacités des autorités locales. Le programme touchera 264 municipalités et 7 millions d'habitants La centralisation du pouvoir décisionnel est l'une des particularités de tout système autocratique. Sous le régime de Ben Ali et de Bourguiba, la Tunisie a eu à souffrir longuement d'une centralisation à outrance du pouvoir, qui trouve encore des raisons à exister en Tunisie post-révolutionnaire mettant à mal le rôle des municipalités et des collectivités locales à contribuer efficacement à l'œuvre du développement. Aujourd'hui et dont l'objectif de réduire les disparités régionales et dispatcher équitablement la richesse nationale, il est question de redistribuer le pouvoir décisionnel aux autorités locales, un rôle qui n'avait d'autre finalité que de servir uniquement les intérêts du pouvoir unique. La nouvelle constitution s'engage ouvertement en faveur de la décentralisation en accordant aux collectivités locales les pouvoirs nécessaires leur permettant de remplir leur mission de prestataires de services en toute transparence et ce en veillant sur la participation des citoyens dans la prise de décision. Le gouvernement tunisien a mis en place un plan d'investissement estimé à 770 millions de dollars étalé sur 5 ans visant à renforcer les autorités locales et à satisfaire les besoins des zones défavorisées. L'objectif est de rendre les municipalités maîtresses de leur budget et de permettre aux populations locales de s'auto-décider. Pour l'instant et en attendant la date butoir des élections le projet de la « décentralisation » est encore loin de la phase exécution. Entre temps, la Banque mondiale a lancé à juste titre un Programme de développement urbain et de gouvernance locale en faveur du gouvernement tunisien. L'institution de Bretton Wood engage pour l'occasion une enveloppe de 300 millions de dollars. Le programme devrait concerner les 264 municipalités du pays et leur 7 millions d'habitants, soit les deux tiers de la population tunisienne. 229 quartiers défavorisés bénéficieront du programme La BM s'attachera à conjuguer les efforts de concert avec les autorités tunisiennes afin de consolider les capacités financières et administratives des municipalités, de manière à leur permettre d'assumer la pleine responsabilité de leurs ressources. Selon la BM : « Une attention particulière sera accordée aux 500 000 Tunisiens vivant dans des zones défavorisées, notamment là où les débouchés économiques sont plus restreints et le rythme de développement plus lent que dans le reste du pays ». Le programme a identifié 229 quartiers défavorisés qui bénéficieront des mesures suivantes : L'amélioration des services locaux en fournissant aux municipalités les moyens de financer la rénovation des quartiers informels et défavorisés, la participation directe de la population à la définition des priorités d'investissement et la création d'emplois temporaires grâce aux activités financées par le projet et qui viseront spécifiquement les nombreux jeunes chômeurs vivant dans ces quartiers shortlistés. Cependant il est à noter que le passage d'un système centralisé à un système décentralisé est un processus de longue haleine qui nécessite outre le financement nécessaire à mettre en action les préalables essentiels à l'instauration d'une démocratie dont celle économique.