Des experts arabes représentant des ministères de l'électricité, de l'énergie et des organismes arabes de l'énergie nucléaire, se sont réunis récemment au siège de l'Organisme arabe de l'énergie atomique à Tunis pour débattre du besoin des pays arabes à l'énergie et l'industrie nucléaires et à son utilisation à des fins pacifiques bien sûr. Et malgré, le débat chaud qui a suivi la réunion à cause de la délicatesse de cette question pour certains pays du Golfe, les experts sont parvenus à élaborer une série de recommandations.
Les participants ont, en effet, appelé les pays arabes à prendre toutes les dispositions en vue de créer des institutions nationales spécialisées dans l'énergie nucléaire, à promulguer des lois nationales portant sur la sécurité nucléaire et à désigner des organismes nationaux chargés du contrôle des diverses utilisations de cette énergie. Ils ont également préconisé de mettre en place des réseaux de détection précoce de la pollution radioactive et de créer un centre de gestion des déchets radioactifs. Les recommandations issues de cette réunion ont souligné la nécessité d'introduire les sciences nucléaires dans les programmes d'enseignement des universités arabes. Les pays arabes sont en outre appelés à examiner la possibilité de créer un Fonds à participation volontaire, dont la mission consistera à renforcer les recherches d'intérêt commun, à exploiter les techniques nucléaires dans les projets nationaux et à créer des établissements communs de recherche. Un appel a été en outre lancé pour l'utilisation de l'énergie nucléaire en tant qu'un des choix offerts pour fournir l'énergie nécessaire au développement et d'élaborer des études de faisabilité concernant la création d'unités de production d'électricité utilisant l'énergie nucléaire. Plusieurs pays développés et en développement ont réévalué leurs politiques énergétiques au profit du nucléaire comme la Chine qui a planifié d'installer 40 mille MW supplémentaires à l'horizon 2020, ce qui représente 6 fois la capacité nucléaire actuellement installée dans ce pays, a indiqué le responsable.
Le cas de la Tunisie : Attendre 2020 En Tunisie, la principale source d'énergie utilisée pour la production d'électricité est le gaz naturel qui a permis de dégager des gains durant les années 90 et les premières années de cette décennie, grâce à l'introduction de la technologie du cycle combiné dans la production d'électricité. Les études relatives à l'introduction du nucléaire dans la production de l'électricité visent la réalisation, à l'horizon 2020, de la première centrale électronucléaire d'une puissance de 900 MW (la plus basse capacité commerciale pour ce genre de centrales), soit 20% de la capacité totale installée de la Tunisie , Les investissements nécessaires à la réalisation d'une centrale électronucléaire représentent 3 fois plus que ceux relatifs à l'installation d'une centrale thermique classique au fuel, le Kwh nucléaire est 70% moins cher que celui d'une turbine à vapeur au fuel et 15% moins cher que celui du cycle combiné. Pour le cas des centrales électronucléaires, la part combustible ne représente que 30%, ce qui rend le prix du nucléaire très peu sensible à la hausse du prix de pétrole dans le monde. Le choix de l'énergie nucléaire dans la production de l'électricité vient à point dans un contexte énergétique marqué par une flambée des prix des hydrocarbures. AIEA : Le marché pétrolier devrait se détendre en 2008 Le marché pétrolier devrait se détendre en 2008 et dans les quelques années à venir, estime récemment l'Agence internationale de l'Energie (AIE), qui prévoit une demande mondiale en hausse de 2,5% l'an prochain, mais aussi une hausse de la production. Dans son rapport mensuel, l'AIE maintient quasi inchangée sa prévision de demande mondiale pour 2007, à 86 millions de barils par jour (mbj) contre 86,1 mbj lors de sa précédente estimation, et table sur 88,2 mbj en 2008 (+2,5%). Toutefois, "2008 devrait être une année un peu moins tendue que 2006 et 2007", estime l'Agence, qui dépend de l'OCDE et défend les intérêts énergétiques des pays consommateurs. La hausse de la demande devrait être compensée par une hausse de la capacité de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de l'ordre de 1 mbj, pour atteindre 35,4 mbj, et par une hausse de 1 mbj de l'offre hors Opep à 51 mbj. A rappeler que le baril de pétrole brut a atteint récemment un nouveau record historique dépassant 81 dollars le baril à New York.