Avec un budget qui devra atteindre 1,25% du P.I.B. d'ici 2009, la recherche scientifique a un rôle capital dans la dynamique de développement. Finie l'époque où les chercheurs restaient dans leur tour d'ivoire. L'ouverture sur la réalité économique pour répondre aux besoins des entreprises est devenue impérative. Quelles sont les priorités de l'étape actuelle ? Comment réussir le partenariat entre les différents intervenants dans la recherche ? Qu'attendre des opérateurs privés ? La recherche scientifique, la technologie et le développement des compétences est un secteur transversal qui touche tous les autres domaines d'activité. Des réussites ont été enregistrées surtout dans la recherche scientifique dans l'agriculture, la programmation et les applications informatiques qui connaissent un développement très important dans l'industrie de l'intelligence. A l'avenir il faudra intégrer davantage la recherche scientifique et la technologie dans le circuit économique, tout en encourageant davantage la complémentarité entre ce secteur et les autres. Le partenariat entre les différents intervenants dans ce domaine est à renforcer. Des contrats à objectifs clairement fixés sont à instituer. Les structures de la recherche doivent s'ouvrir davantage sur leur environnement économique et industriel immédiat en valorisant les résultats de la recherche, en enregistrant les brevets d'invention et en associant les entreprises dans l'élaboration de projets innovants de recherche. Les programmes nationaux de recherche vont se renforcer en poursuivant l'aménagement des pôles technologiques de Borj Cèdria, Sidi Thabet, Sousse et Sfax. Les études sur les pôles de Medenine, Gafsa et Jendouba sont engagées. Davantage de laboratoires et d'unités de recherche vont être créés. Tout un plan informatique est en cours de réalisation pour relier les différents réseaux de recherche.
Impliquer les compétences tunisiennes Afin de renforcer le capital humain, la priorité a été accordée au recrutement d'enseignants chercheurs et d'agents pour les laboratoires et les unités de recherche. Des stages de formation dans le cadre de la préparation des thèses de doctorat ou post - doctorat sont programmés dans de grandes institutions de recherche dans le monde. Un programme est engagé pour la formation des compétences dans les différentes spécialités des pôles technologiques. Une action spécifique est mise en route en direction des compétences tunisiennes vivant à l'étranger pour tirer profit de leur savoir faire. Le cadre légal de la recherche scientifique a connu des révisions continues. Le système de disponibilité pour la création de projets innovants a été institué pour soutenir l'économie du savoir. Le budget de la recherche scientifique doit s'élever à 1,25% du PIB à l'horizon 2009. La stratégie arrêtée au niveau des pouvoirs publics est basée sur une vision prospective qui part de la réalité économique et des besoins de développement tout en tenant compte des mutations internationales. L'objectif est clair : soutenir l'économie du savoir et la société de l'information. La Tunisie occupe une bonne place au niveau international en termes d'évolution du nombre de chercheurs, d'élargissement du réseau des institutions de recherche, d'augmentation du volume du financement et de la multiplication de ses sources ainsi que de la progression des publications scientifiques spécialisées. Une participation plus active du secteur privé est attendue. La création de l'Agence de Promotion de la Recherche, de l'Innovation et de la Création d'Entreprise (APRICE) devra service de trait d'union entre le secteur de la recherche et celui de la production.
Attirer les centres de recherche étrangers Une banque d'idées de projets est en cours de création au ministère de la Recherche scientifique de la Technologie et du Développement des Compétences. Elle contient des échantillons de résultats de la recherche scientifique qui peuvent être valorisés et exploités de façon industrielle. Elles seront mises à la disposition des promoteurs intéressés par la création d'entreprises innovantes dans les pépinières d'entreprises ou les pôles technologiques. Elles peuvent aussi être exploitées ailleurs. Une ouverture sur les associations et les organisations scientifiques nationales et internationales est nécessaire pour diffuser davantage la conscience scientifique, la culture de la recherche et l'esprit d'initiative surtout chez les jeunes et les enfants. Pour la prochaine étape, les programmes prioritaires intéressent l'énergie alternative, l'environnement surtout la désertification et l'érosion maritime, la recherche vétérinaire et agricole, sans parler de la recherche industrielle dans différents domaines comme le textile, les plantes médicinales, l'agro-alimentaire, l'industrie de l'intelligence, la programmation et les applications informatiques. Comme la science n'a pas de frontières, une action soutenue d'ouverture sur les réseaux de recherche à l'étranger est vitale. La propriété intellectuelle, la valorisation des résultats de la recherche sont des créneaux où la coopération internationale peut nous être utile. Travailler de concert avec des équipes étrangères de recherche peut inciter davantage les capitaux étrangers à s'installer en Tunisie. Il est plus qu'utile d'attirer les institutions de recherche et autres entreprises étrangères pour qu'elles s'installent dans les pôles technologiques. Saurons - nous relever rapidement le défi de placer la recherche scientifique en Tunisie au même niveau que les pays les plus avancés ?