Dans une note d'information sur les migrations et le développement publiée lundi par la Banque Mondiale, l'institution de Bretton Woods table sur « une hausse de 5 % des envois de fonds vers les pays en développement, sur fond d'explosion des migrations forcées dues à des conflits ». Les migrations dues aux violences et aux conflits atteindront leur summum cette année. « Les envois de fonds officiellement comptabilisés vers les pays en développement devraient atteindre 435 milliards de dollars en 2014, soit une hausse de 5 % par rapport à 2013. Cet accroissement est considérablement supérieur à la progression de 3,4 % enregistrée en 2013, et s'explique en grande partie par l'essor des flux à destination de l'Asie et de l'Amérique latine », note la Banque Mondiale. Une tendance haussière qui devra se poursuivre en 2015 pour atteindre un volume global de 454 milliards de dollars. Pour la Banque Mondiale, l'éclatement des migrations forcées présente des menaces réelles sur la croissance, l'emploi et les dépenses publiques tant sur les pays d'origine que ceux de destination. La crise ukrainienne outre les conflits politiques dans les pays du printemps arabe et la crise syrienne n'a fait qu'alourdir la note du côté de la région d'Europe et d'Asie Centrale. Du fait, le nombre de demandeurs d'asile s'est explosé à plus de 480 000, soit une hausse de 68 % par rapport à 2009. En ce qui concerne les pays de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord) dont la Tunisie, la crise européenne va encore une fois contrarier l'envoi des fonds de nos migrants. Faut-il rappeler que le diaspora tunisienne pèse 10 % de la population de Tunisie « La crise économique persistante et les taux de chômage élevés en Europe vont continuer de déprimer les envois de fonds vers le Maroc, la Tunisie et l'Algérie ». Il faut donc s'attendre à de moins en moins d'entrées en devises par les résidents Tunisiens à l'étranger, d'où les effets croisés attendus sur la balance des paiements courants mais aussi sur le Produit National Brut (PNB). Or l'ampleur alarmante des déficits jumeaux en Tunisie nécessite la contribution de tout un chacun dont l'effort des Tunisiens résidents à l'étranger de renflouer la caisse et de couvrir un tant soit peu une part considérable de la facture des importations. Hausse de 6.2% des importations et élargissement du déficit commercial en Tunisie : 10545.3 MDT Le bulletin de l'INS sur l'évolution de la balance commerciale au terme des 9 premiers mois de l'année en cours fait montre d'un creusement du déficit commercial pour atteindre le seuil fatidique de 10545,3 MDT. Le taux de couverture des importations par les exportations poursuit sa chute en atteignant le taux 66.4%. L'écart entre les importations et les exportations ne fait que s'élargir. Les importations ont enregistré une hausse de 6.2% contre une évolution de 4% enregistrée entre 2012 et 2013. En dépit des contraintes évoquées, la Banque mondiale demeure tout de même optimiste et s'attend à une reprise des transferts vers la région (MENA) pour se renforcer l'année prochaine, avec une croissance de 4 % en 2015, pour atteindre un volume de 53 milliards de dollars.