Présentation à Tunis d'un guide pratique du système opérationnel de l'ONU à l'occasion de son 80e anniversaire    500.000 tonnes d'or vert : la Tunisie mise gros sur une saison historique    Temps nuageux et mer agitée : les prévisions météo pour ce soir    Secteur du livre en crise : les éditeurs tunisiens sonnent l'alarme    Un public exceptionnel pour écouter Aziz Krichen en analyste des pensées de la gauche tunisienne (Album photos)    Afrique du Sud – Palestine : un engagement forgé par l'histoire de l'apartheid    Tunisie : plus de 7,6 tonnes de denrées avariées retirées du marché    Foot-FIFA Unites Women's Series 2025: Le onze national féminin en lice    Santé féminine : les bienfaits méconnus des thérapies par l'eau    Matchs du jour : où voir EST, ESS et l'Olympique du Beja ?    Nutrition thérapeutique : le "Oligocheck" affine la détection des carences et déséquilibres    Ligue des champions – 2e tour préliminaire retour – EST-Rahimo FC (17h00) : Mot d'ordre : la relance !    Arrestation de deux suspects dans le vol de bijoux historiques au Louvre    Association des anciens ambassadeurs et consuls généraux de Tunisie : le nouveau comité directeur    Gabès : vers un nouveau modèle de développement durable loin des industries polluantes    Fin de l'impunité pour les dépassements de visa Schengen : les Tunisiens concernés    Littérature francophone : deux rendez-vous sont prévus la semaine prochaine à Tunis    Mohamed Amouri: Visionnaire, gestionnaire    Défi de la Lecture Arabe 2025 : Accueil triomphal des championnes tunisiennes à l'aéroport Tunis-Carthage    Le président Saïed félicite les jumelles tunisiennes Bissan et Bilsan Kouka, lauréates du Défi de la Lecture Arabe 2025 à Dubaï    Tunisie : un conseil ministériel décide de mettre la pression sur les prix de l'huile d'olive dans les surfaces commerciales    Banque Centrale : les réserves nettes en devises progressent légèrement    Pourquoi les Tunisiens stockent-ils les traitements de la thyroïde ?    « Where the Wind Comes From » d'Amel Guellaty sacré meilleur film arabe à El Gouna 2025    Mohamed Khalil Jendoubi offre à la Tunisie le titre mondial de taekwondo en Chine    Révolution dans les laboratoires tunisiens : diagnostic des bactéries en quelques minutes seulement !    Préparez-vous à la coupure : l'électricité sera interrompue dimanche    Tunisair mobilise 106 millions DT pour un programme de maintenance historique    Greenov'i lance son deuxième appel à manifestation d'Intérêt GreenAssist pour le diagnostic environnemental des entreprises    Médenine abrite la 28ème édition de son Festival National du théâtre expérimental, session hommage à Anouar Chaafi    Rafaâ Ben Achour - L'avis de la Cour internationale de Justice du 22 octobre 2025: Obligations d'Israël    Météo en Tunisie : pluies éparses attendues sur le Nord-Ouest    Festival International du Cinéma de la Femme de Gaza : huit films tunisiens participent à la 1ère édition    Entre traditions et diplomatie : l'Ambassadeur britannique en Tunisie célèbre les liens entre deux cultures    S.E. Roderick Drummond ambassadeur du Royaume-Uni : La Tunisie est un pont entre tradition et modernité    Ameur Bahri: Une allégorie singulière    Arab Reading Challenge : les jumelles Bissane et Bilsane Kouka remportent le trophée de la 9e édition    Le film 13 Round de Mohamed Ali Nahdi sélectionné au Festival Black Nights de Tallinn 2025    Météo en Tunisie : nuages passagers sur la plupart des régions    Aziz Krichen, ce vendredi à Al Kitab; pour débattre de son nouveau livre «A contre-courant»    Quand le trottoir devient un tribunal : l'Allemagne se penche sur le catcalling    Gabès – crise environnementale : Kais Saïed promet de démanteler les réseaux de corruption (vidéo)    Vient de paraître : Une fille de Kairouan de Hafida Ben Rejeb Latta    L'Espérance de Tunis ouvre la vente des abonnements "Virage" à partir du 22 octobre    Wushu Kung Fu : la Tunisie décroche 7 médailles au championnat du monde en Chine    Sarkozy se rend en prison à bord de sa voiture personnelle    Pétrole russe : Pékin dénonce les “intimidations” de Trump et défend ses achats “légitimes”    Tunisie vs Namibie : Où regarder le dernier match qualificatif pour la coupe du monde 2026 du 13 octobre    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Timbuktu» de Sissako aux JCC 2014
Publié dans Le Temps le 14 - 10 - 2014

Parmi les films qui participeront à la prochaine édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) qui se dérouleront du 29 novembre au 5 décembre 2014, « Timbuktu » du réalisateur Abderahmane Sissako. Le film vient d'être récompensé du Bayard d'Or du Festival International du Film Francophone de Namur (3-11 octobre).
« Timbuktu » a été le coup de cœur du 67e Festival de Cannes. Le réalisateur mauritanien Abderrhamane Sissako signe un plaidoyer poignant contre toutes les formes d'extrémisme religieux. Un film au cœur de la réalité actuelle mondiale qui propose un débat sur les conséquences désastreuses du fanatisme.
GPS la vache victime
Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football. Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité.
Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s'en est pris à GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d'ailleurs.
Entre horreur et poésie
Abderahmane Sissako met en lumière l'opposition entre deux Islam. Un antagonisme qui donne naissance à des moments de pure poésie où se confondent le beau et l'absurde, la haine et l'amour, l'espoir et le désespoir. La dernière image du film est saisissante de beauté. Celle de l'enfance sacrifiée, bafouée, oubliée qui court comme une bête traquée.
« J'essaie de raconter des histoires qui me semblent essentielles », confie Abderrhamane Sissako. Le cinéaste mauritanien de 53 ans n'a jamais dérogé à cette règle depuis ses débuts à la fin des années 1980. Après le succès de Bamako en 2006, porté notamment par « Aïssa Maïga » et « La vie sur terre » (1999).
« L'élément déclencheur de ce projet, c'est la lapidation d'un couple d'une trentaine d'années à Aguelhok (au Nord du Mali), ajoute-t-il. Cela s'est passé dans la grande indifférence des médias. Aujourd'hui, on parle plus facilement de la sortie de nouveaux téléphones que des gens qui meurent ». Ce drame, situé entre le conte et le pamphlet, nous ouvre les portes de Tombouctou, une ville tenue d'une main de fer par des djihadistes belliqueux armés de kalachnikovs. Soit autant d'hommes tenant en joug des habitants apeurés ou stoïques, obligés de raser les murs telles des ombres errantes.
Philosophe, le réalisateur pense que la lutte contre l'obscurantisme, qui profite souvent d'un « tissu social fragilisé », doit se faire au sein même de la religion musulmane. « C'est dans l'Islam qu'il faut mener le combat pour que d'autres ne se l'approprient pas, comme les extrémistes, qu'ils soient salafistes ou wahhabites, explique Sissako. « Je parle de ceux qui défoncent les portes des mosquées ou qui arrivent à Tombouctou sans même parler la langue du pays. Je crois qu'il faut que l'Afrique s'indigne plus fortement et plus souvent ». Message reçu 5/5.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.