Cette affaire remonte au mois de Juin 2013. La victime est un ouvrier engagé par le propriétaire d'une maison pour surveiller et garder les lieux durant son absence. Le jour des faits, il a rencontré par hasard un ami de longue date. Après les salutations il lui a proposé de l'accompagner dans un bar afin de passer quelques bons moments ensemble et discuter autour de quelques verres. Ils se sont donc rendus dans un bar et se sont tapé une cuite. Au moment de se quitter la victime a proposé à son ami de l'accompagner au domicile qu'il surveille pour passer le reste de la nuit. Une fois sur les lieux, l'inculpé a été ébloui par la richesse du décor intérieur de la maison. Des bibelots et des cadres de grande valeur et des équipements derniers modèles. L'idée de mettre la main sur quelques pièces lui a effleuré l'esprit, mais il y avait son ami. Il a profité d'un moment où son ami emporté par le sommeil, s'est étendu sur un canapé devant le poste de Télévision pour regarder un programme. Il a somnolé quelques instants. L'inculpé s'est dirigé vers la cuisine pour s'armer d'un grand couteau, puis il est revenu au salon. Sous l'effet de la forte dose d'alcool il s'est lancé contre son ami et lui a asséné plusieurs coups dans différents endroits de son corps. A la vue du sang, il a repris ses esprits et a su qu'il venait de commettre un abominable crime. Pris par la peur il s'est limité à prendre le téléphone portable de son ami ainsi qu'une paire d'espadrilles puis a quitté les lieux en courant croyant pouvoir fuir la justice. Alertés par un des voisins, les agents de la brigade d'intervention se sont déplacés au domicile accompagnés des agents de la protection civile. Ils ont transporté d'urgence le blessé à l'hôpital. Trois interventions chirurgicales étaient nécessaires pour le sauver d'une mort certaine. Son médecin traitant a expliqué aux policiers qu'il a été agressé par des coups de couteau dans quatre endroits différents. Une blessure au niveau de la tête, une deuxième au niveau des poumons, une troisième au niveau des reins et la plus dangereuse était au niveau du dos car c'est une blessure assez profonde. A partir de ces données, une enquête a été ouverte et confiée aux inspecteurs de la brigade criminelle. Les investigations ont pris du temps puis les enquêteurs sont arrivés à identifier l'agresseur. Un des voisins l'a vu en compagnie de la victime le jour des faits. Il a été arrêté. Dès son premier interrogatoire, il a avoué avoir agressé son ami. Il a expliqué avoir eu l'idée de voler quelques pièces de décoration de la maison et pour cela il fallait qu'il opère librement. Sous l'emprise de l'alcool il est passé à l'acte. A la fin de l'enquête il a été inculpé de tentative de meurtre avec préméditation suivie d'un vol. Il a été traduit devant une chambre criminelle du tribunal de Tunis. Au cours de son procès il a réitéré ses déclarations données au cours de l'instruction. Son avocat a plaidé les circonstances atténuantes vu l'état d'ivresse de son client au moment des faits. Après les délibérations il a été condamné à une peine de quinze ans de prison. Il a fait opposition. Il a comparu de nouveau devant une chambre criminelle de la cour d'appel de Tunis. Son avocat a longuement plaidé le degré de responsabilité de son client au moment des faits. Il était sous l'emprise de l'alcool et souffrait également du manque de consommation de la drogue dont il est accro. L'avocat a expliqué que l'inculpé devait entamer une cure de désintoxication pour arrêter de consommer de la drogue. L'avocat a présenté à la cour les certificats médicaux en sa possession insistant sur le fait que l'inculpé ne jouit pas de toutes ses facultés mentales comme toute personne saine de corps et d'esprit. L'avocat s'est basé sur les articles 37 et 38 du code de procédure pénale qui stipulent que l'inculpé mérite une réduction de peine. A ce titre il a prié les juges d'accorder les circonstances atténuantes à son client et de revenir sur le verdict donné en première instance et d'en réduire la peine prononcée. Le juge a mis l'affaire en délibéré.
