Amis, inséparables. Ils ont même opté ensemble pour émigrer dans un pays voisin afin d'améliorer les conditions de vie de leurs familles respectives. L'inculpé dans cette affaire demandait constamment à son ami lorsque celui-ci rendait visite à sa famille de passer voir sa femme et ses enfants, leur passer le bonjour et leur remettre une somme d'argent où d'autres effets. La réciproque est également vraie. L'inculpé rendait visite à la famille de son ami. Tout allait merveilleusement bien jusqu'au jour où une tierce personne se considérant comme étant l'ami intime de l'inculpé a demandé à ce dernier d'ouvrir les yeux et de surveiller le comportement de son ami qui, à chaque retour au pays rendait visite à sa femme et prenait son temps pour bavarder avec elle. Cette nouvelle a complètement troublé l'inculpé. Il est venu à l'improviste et a surveillé son ami, mais il n'a rien vu d'anormal sauf qu'une visite qui se limitait devant le domicile et il l'a vu remettre un paquet qu'il lui a d'ailleurs confié pour qu'il le remette à sa femme puis il est parti. N'empêche que le doute l'a terriblement rongé. Il n'arrivait plus à dormir. Sans réfléchir, sans enquêter réellement, il a décidé de se venger sur son ami qui d'après lui a entretenu une relation d'adultère avec sa femme. Le jour des faits il est allé à sa rencontre. A peine l'a-t-il vu qu'il s'est jeté sur lui en lui débitant un tas d'accusations dont l'abus de confiance et la traitrise. Il lui a signifié qu'il l'a trahi en établissant une relation avec sa femme. Mais la victime l'a assuré qu'il n'y avait rien de vrai dans cette rumeur. Il n'a jamais accédé à son domicile durant son absence et qu'il s'est limité à chaque fois de remettre ce qu'il lui a donné et repartir. Mais l'inculpé n'a rien cru de ce que lui disait son ami. Une bagarre a éclaté entre les deux. D'une part l'inculpé croyait fermement que son ami l'a trahi et il voulait se venger, d'autre part il y avait la victime qui n'avait pas accepté cette accusation calomnieuse qui voulait nuire à sa personne. L'inculpé a profité d'un moment d'inattention de son adversaire pour lui asséner un terrible coup de couteau au niveau du ventre. La victime a chuté à terre totalement affaibli par la très forte hémorragie qui a suivi le coup. L'inculpé s'est échappé à la vue du sang. La victime s'est relevée difficilement. Un passant s'est porté volontaire pour l'emmener à l'hôpital. Heureusement qu'il a été pris en charge dès son acceptation à l'hôpital. Il a été opéré et sauvé d'une mort certaine. Dès qu'il a repris son rythme normal de vie, il s'est rendu au commissariat de police où il a déposé plainte demandant à poursuivre pénalement son ami qui voulait selon lui le tuer. Il n'a pas fallu trop de temps pour arrêter l'agresseur. Interrogé, il a avoué son forfait déclarant que c'est le plaignant qui est à l'origine de cette affaire. Il a déclaré que son ami en qui il avait une confiance aveugle a tourné autour de sa femme et a fini par abuser d'elle. Toutefois l'inculpé a insisté à dire qu'il n'avait à aucun moment pensé tuer son ami mais il voulait lui faire mal et se venger. L'inculpé a été traduit devant une chambre criminelle du tribunal de Sousse pour répondre de tentative de meurtre avec préméditation. Devant le juge il réitéré ses déclarations données lors de l'enquête préliminaire. Il a reconnu avoir asséné un coup de couteau à son ami mais n'avait pas l'intention de le tuer. Son avocat a plaidé pour un changement de l'acte d'accusation. Il a déclaré qu'il y a eu au début une bagarre entre deux amis puis l'état d'énervement de son client ainsi que la forte dose d'alcool qu'il a bue lui ont fait perdre son raisonnement d'autant plus qu'il était convaincu que son ami a abusé de la confiance qu'il lui donnait pour entretenir une relation d'adultère avec sa femme. Les témoignages des voisins qui ont affirmé avoir vu l'ami de l'inculpé entrer et sortir plusieurs fois de son domicile a accentué sa conviction d'avoir été trompé. Il a prié les juges de lui accorder les circonstances atténuantes et lui infliger le minimum de peine. Après les délibérations il a été condamné à une peine de huit ans de prison ferme.