« On est tous nés égaux, normalement on doit tous jouir des mêmes droits, on a tous des rêves à accomplir. Pourquoi ça doit être différent pour nous juste parce que certains de nous ne peuvent pas marcher, ou entendre ou voir? Pourquoi on n'est pas comme vous ? » Oui, pourquoi on n'est pas comme vous. Une indignation qui fait mal au cœur, Un cri de désespoir et de détresse d'un jeune homme handicapé moteur qui a choisi l'anonymat nous pousse à remettre tout en cause, même notre humanité. On peut mesurer le degré de civilité d'une société par la place qu'elle accorde à ses individus qui ne sont pas aussi fortunés. C'est là que la compassionse montre, c'est là que la solidarité se sent. Dans cette perspective, un nombre d'organisations et d'associations œuvrent en vue de garantir plus de droits pour les personnes invalides, de mieux les intégrer dans la société et de lutter contre la discrimination qu'elles pourraient subir. Parmi ces organisations défendant les droits des personnes invalides figure l'organisation tunisienne de défense des droits des personnes handicapés (OTDDPH). Mona Belhouane, une jeune de 28 ans, et secrétaire générale adjointe de cette organisation, nous a confié qu'elle espère voir plus de tolérance vis-à-vis des personnes handicapées. Elle estime également, que la société où nous vivons exerce de l'exclusion sur les personnes invalides. « Tout ce que j'espère pour moiet pour toutes les personnes handicapées est que le regard de la société sur nous puisse un jour changer. Marre d'être perçue comme quelqu'un d'inférieur dont on doit à tout moment prendre soin, ou bien comme un fardeau. » Nous confie-t-elle. Pour plus de droits Pour sa part, le Président de l'OTDDPH, M.Yosri Mzati a indiqué que son organisation, active depuis sa fondation le 24 février 2012, vise essentiellement à sensibiliser les personnes handicapées aux droits dont elles peuvent jouir. « On se félicite du fait que 191 membres des 12 partis à l'Assemblée Nationale Constituante ont signé la charte des partis mais on attend encore la concrétisation de ce projet. On a revendiqué l'instauration d'un secrétariat d'Etat auprès du Chef du Gouvernement aussi bien qu'un comité qui se chargera des causes des personnes invalides dont deux membres seraient des personnes handicapées pour mieux nous représenter. » Ajoute M.Mzati. Cette vision est partagée par Mme.Bouraoui Agrebi, Secrétaire Générale de l'OTDDPH. Elle s'est cependant indignée du manque de représentativité politique des personnes handicapées dans la mesure où elles n'ont eu aucune réunion ni avec l'ANC, ni avec l'ARP. « On nous dit tout le temps qu'on est égaux et qu'on fait partie du processus décisionnel, mais personne ne nous y a impliqués. On se sent exclus et marginalisés. Personne ne devrait subir autant de discrimination. » Déplore-t-elle. Mme. Agrebi ajoute qu'elle espère que dorénavant, les personnes handicapées auront plus de chances de décrocher un poste et de réussir à faire carrière dans les domaines qu'elles choisiront. Elle revendique finalement, le droit de la personne handicapée à choisir librement la personne par qui elle se fera accompagner sans que cela soit forcément son mari, son épouse, ou un membre de sa parenté. Tout pays qui se respecte donc, doit tenir compte de tous ceux qui le constituent, handicapés ou pas. Handicapés ou pas, on fait tous partie de la même terre, on vit tous sous le même ciel et on respire tous le même air. Handicapés ou pas, personne ne doit être exclu ou marginalisé et personne ne doit souffrir à cause de cet obstacle qui leur a été imposé. On doit se remettre en question, délaisser tous les préjugés et essayer d'être plus ouverts, plus indulgents, plus accueillants des différences qui font notre richesse. Si nous n'essaiyons pas de changer notre regard sur les personnes handicapées, notre vision des choses, notre compréhension du monde qui nous entoure, si on n'essaie pas d'accepter l'autre dans toute sa complexité, le handicap est bien entendu, dans nos têtes.