Un groupe de travail formé d'experts internationaux et de représentants des différentes parties concernées par le secteur de l'enseignement supérieur en Tunisie tient à la Cité des sciences de Tunis une réunion de deux jours entrant dans le cadre des actions menées par le ministère de tutelle pour la mise en place d'un système national efficient d'évaluation et d'accréditation des programmes de formation dispensée par les établissements d'enseignement supérieur du pays.
Il s'agit notamment de préparer le secteur à l'introduction systématique du principe de l'évaluation externe obligatoire de la formation universitaire de la part d'Organismes extérieurs indépendants, dans un avenir très proche.
Evaluation au service de la qualité En effet, comme l'a dit le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie, M. Lazhar Bououni, à l'ouverture des travaux, la nouvelle loi d'orientation de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie, présentée par le gouvernement à la chambre des députés pour sa discussion et son adoption, va instituer et officialiser le principe de l'évaluation externe des établissements d'enseignement supérieur, et ce au moins une fois tous les cinq ans pour chaque établissement. Au même moment, en vertu de cette même loi, les attributions du Comité national d'évaluation (CNE) vont être élargies de manière à ce que cette structure devienne l'organe responsable de l'évaluation et joue un rôle consultatif en matière d'accréditation. Or, un système d'auto -évaluation interne de la formation universitaire fonctionne depuis une dizaine d'années, faisant partager les actions d'évaluation entre le Comité National d'Evaluation et les Conseils scientifiques des Universités, tandis que les actions d'accréditation et d'habilitation des programmes de formation sont du ressort des Conseils scientifiques des Universités. L'habilitation et l'accréditation signifient l'approbation préalable des programmes de formation devant être appliqués au sein des établissements d'enseignement supérieur. Justement, ces notions d'évaluation et d'accréditation ou habilitation sont devenues d'une importance extrême pour harmoniser l'enseignement supérieur tunisien avec ceux de l'espace européen et le hisser, ainsi, au niveau des standards internationaux. L'objectif final est de bâtir une méthodologie de référence efficace pour l'évaluation et l'accréditation des programmes de formation universitaire, propre à garantir la qualité de cette formation.
Le défi de la massification des études supérieures La rencontre d'hier est , à vrai dire, la première du genre, car ce travail de réflexion et d'analyse pour l'élaboration de ce nouveau système d'évaluation et d'accréditation, est mené à la faveur de tout un projet initié par le ministère de l'enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la technologie, sous le titre '' Projet Tempus Eva for- Tunisie'' , (Projet d'étude sur l'élaboration d'un système d'évaluation pour la Tunisie ), associant des experts internationaux et bénéficiant de l'appui des partenaires européens. Les spécialistes participant à ce premier séminaire viennent notamment de France, Finlande, Pays Bas, Grande Bretagne et Afrique du Sud, outre les représentants des intervenants tunisiens dans le secteur. Un rapport final relatif aux propositions convenues à ce sujet est rédigé à la fin de la réunion et remis au ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Technologie. Mais, outre le contenu des programmes de formation proprement dits, ces nouvelles réformes en matière d'évaluation et d'accréditation du secteur de l'enseignement supérieur intéressent aussi la diffusion des bonnes pratiques pour une meilleure gestion des Universités. Elles sont appelées à contribuer à la réussite du nouveau modèle de formation universitaire basé sur le système LMD (licence, mastère, doctorat) introduit en Tunisie depuis 2006 et dont la généralisation se poursuit à grands pas. D'ailleurs, sans attendre l'institution du nouveau système d'évaluation et d'accréditation, des opérations ponctuelles d'évaluation externe ont été effectuées, en 2006 et 2007, au profit de 16 établissements tunisiens d'enseignement supérieur, alors que l'auto -évaluation interne est rendue obligatoire depuis 2004. Selon le ministre, cette nouvelle initiative et autres programmes similaires déjà engagés sont destinés à assurer et à préserver la qualité de l'enseignement supérieur et la gestion des Universités, sérieusement menacée, à l'avenir, en particulier par ce qu'il a appelé ''la massification des études supérieures'', c'est-à-dire l'accroissement continu du nombre des étudiants et de la population estudiantine, déjà considérable (360 mille étudiants), durant les cinq prochaines années.