Loin de nous l'idée de remuer le couteau dans la plaie ou de verser l'huile sur le feu. Mais l'ampleur des dégâts et des pertes surtout humaines enregistrées ce samedi noir sur le Grand Tunis nous pousse naturellement à nous poser certaines questions. Les catastrophes naturelles ne sont point seulement l'apanage de nos contrées. Elles sont omniprésentes partout dans le monde et personne n'y peut rien.
Nos canalisations sont certes dépassées par l'importance des flux y transitant ; nos égouts aux centres villes oubliés en période de sécheresse, d'accalmie, d'être récurés ; nos oueds pas suffisamment balisés et protégés pour prévenir leurs débordements dévastateurs, mais cela ne cautionne en rien et aucunement le déferlement de cadavres jalonnant nos cités et endeuillant nos familles. A titre d'exemple, lors du tournoi annuel de tennis à Roland Garros, les bulletins de la météo sont d'une précision inouïe, hallucinante. Les organisateurs savent à la minute près quand il faut bâcher les cours et pour quelle durée. Souvent, ils permettent aux échanges de se poursuivre en dépit d'un ciel menaçant et des quelques grosses gouttelettes annonciatrices pour les profanes d'une forte averse, car ils sont édifiés d'avance sur le peu d'importance de l'ondée. Mais des fois ils interrompent carrément le jeu parce que informés de l'importance de l'averse qui s'abattra sur les cours. Il est indéniable que la Tunisie dispose d'un centre de météo doté d'une technologie des plus pointues, régi par des ingénieurs des plus performants, à l'instar de ce qui se passe dans tous les domaines où les hautes sphères décisionnelles de l'Etat ne lésinent point sur les moyens. Sauver des vies humaines Nos spécialistes en météo n'auraient-ils pas pu prévoir l'énormité du déluge qui s'abattrait sur Sabalet Ben Ammar et interdire par conséquent toute circulation automobile sur la GP 8 ? Les fortes averses interrompant les rencontres d'El Menzah, la Marsa et Hammam-Lif n'étaient-elles pas aisément « localisables » sur leurs écrans avec bien entendu leurs intensité, durée, et point de chute ? Et si on veut être un tant soit peu tatillon sur les bords, pourquoi avoir permis tout bonnement le déroulement de ces rencontres, sachant d'avance qu'elles seraient « balayées » par les intempéries ? Pourquoi ailleurs, toutes les dispositions sont-elles prises rien que pour préserver des cours de tennis en terre battue ? Que nous manque-t-il pour leur emboiter le pas et sauver non pas des aires de jeu de la pluie mais des vies humaines.