Le Temps-Agences - Le président russe Vladimir Poutine et les autres dirigeants de la Caspienne ont défendu hier le droit de l'Iran à l'énergie nucléaire et mis en garde contre une action militaire lors d'un sommet régional à Téhéran. M. Poutine a maintenu sa visite, la première en Iran d'un dirigeant du Kremlin depuis 1943, malgré des informations sur une menace d'attentat suicide le visant lors de son séjour. Le sommet des chefs d'Etat des cinq Etats riverains de la Caspienne (Azerbaïdjan, Iran, Kazakhstan, Russie, Turkménistan) a débouché sur une déclaration finale apportant un soutien implicite au programme nucléaire iranien. Le document engage également les participants à ne pas autoriser l'utilisation par un tiers de leur territoire pour une agression contre l'un d'eux. Après le sommet sur la Caspienne, le président russe s'entretenait avec le président Mahmoud Ahmadinejad, avant de rencontrer le guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, plus haute autorité de l'Etat. M. Poutine a indiqué que le sujet de la centrale nucléaire construite par la Russie à Bouchehr, en Iran, serait au menu. "La Russie est le seul pays à aider l'Iran a construire une centrale nucléaire dans un but pacifique, ce sera l'objet de discussions sérieuses", a-t-il dit. L'achèvement de Bouchehr est régulièrement repoussé depuis plusieurs années. La Russie a argué de retards de paiement iraniens, démentis par l'Iran, mais les experts occidentaux y voient plutôt un moyen de pression pour forcer l'Iran à la transparence sur son programme nucléaire. Le sommet des riverains de la Caspienne a apporté un soutien implicite à Téhéran sur son programme nucléaire, en défendant "le droit pour tout pays membre de l'accord de non-prolifération de développer les recherches, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination, dans le cadre de cet accord et des mécanismes de l'AIEA", l'Agence internationale de l'énergie atomique de l'ONU. Le président Poutine est ensuite revenu sur ce point en déclarant que "les activités nucléaires pacifiques doivent être autorisées". L'Iran fait l'objet de deux séries de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU, votées entre autres par la Russie, à cause de son refus de suspendre son enrichissement d'uranium. Moscou, qui n'a jamais caché son aversion pour une accentuation des sanctions envers Téhéran, a affiché récemment une divergence croissante avec les Occidentaux. Moscou mise encore sur l'engagement de l'Iran, pris en août, d'éclairer enfin l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur les zones d'ombre de son programme nucléaire. La déclaration du sommet de la Caspienne a fixé "le principe de l'impossibilité pour un Etat de mettre à disposition son territoire en cas d'agression contre un autre Etat", selon M. Poutine. Une disposition particulièrement importante pour l'Iran, qui redoute que les Etats-Unis utilisent l'Azerbaïdjan pour une attaque contre leur pays, bien que le président azerbaïdjanais Ilham Aliev en ait exclu l'éventualité. M. Ahmadinejad a loué "l'unanimité des pays riverains sur le fait que (...) seuls leurs navires et leurs forces militaires doivent être autorisés en mer" Caspienne.