En vérité, le terrorisme a plusieurs facettes. Même le sport en est touché, par le diktat de la CAF qui vient de prendre un train de mesures disciplinaires contre la Tunisie, victime de la 30ème édition de la CAN, qualifiée, justement, la CAN de la honte. En plus de l'amende de 50 mille dollars, la CAF a exigé auprès de la FTF une lettre d'excuses qui doit être envoyée le 5 février avant minuit, sinon, la Tunisie sera privée de la CAN 2017. Un ultimatum qui reflète aisément les intentions des dirigeants de la CAF qui, manifestement, tiennent à chercher noise à la Tunisie ; dans la mesure où ils ont pris, en étau, le Bureau fédéral de la FTF, vu la pression du temps. Autrement dit, Wadiï El Jerri et ses compères à la FTF doivent prendre une décision dans un laps de 24 heures. Mais quelle décision ? S'ils vont se soumettre aux instructions de la CAF en envoyant cette lettre d'excuses, pour ne pas priver la Tunisie de la CAN 2017 ; cette option risquerait fort probablement d'être considérée comme aveu de dépassement et de manque d'éthique, préconisés par la CAF, dans son rapport. Et puis, cette lettre va être minutieusement rangée au siège de la CAF, au Caire, en vue de doubler les sanctions lors d'éventuelles futures « injustices » similaires à celle de samedi dernier à Bata. Pour le cas, échéant, il s'agira bien sûr, d'un pays récidiviste. Et puis, la Tunisie était la grande victime de cette CAN de mascarade, donc, est-il normal qu'une victime fasse des excuses ? Normalement, la FTF doit agir d'urgence, en saisissant la FIFA, en lui envoyant et la cassette vidéo de la rencontre et le fax d'intimidation qui comprend les mesures prises par la CAF. Il y a bien des règlements à respecter et des lois qui régissent les compétitions de football dans le monde entier, sous le regard de la plus haute instance qui n'est autre que la FIFA. Que Issa Hayatou fasse ce qu'il veut ! Non ! ça peut marcher dans d'autres pays mais pas avec la Tunisie dont le peuple a fait sa révolution pour recouvrer sa dignité. Justement, il s'agit d'une question de dignité. Une lettre d'excuses ! Mais, il rêve ce Camerounais, qui « trône » sur le football africain depuis 28 ans !! On a tant avalé les pilules avec des mascarades commises sous ses yeux, au niveau des clubs, avec des titres « volés » à l'Etoile, au CSSfaxien et l'Espérance, à cause des arbitres charlatans. Mais, quand il s'agit de l'équipe de Tunisie, celle qui arbore la tenue flanquée du drapeau national, là, Issa Hayatou se trompe. Avec le drapeau, aucune concession à faire. On ne badine pas avec l'honneur, le prestige et la dignité d'une nation, quitte à sauter la prochaine CAN. Nos droits et nos intérêts, nous les défendrons inlassablement jusqu'au bout auprès des instances qui gèrent le football dans le monde. Mais, qu'on soit « déculotté », comme l'exige la CAF. Eh bien, ce « rêve » de Hayatou ne sera jamais exaucé. Le bâtisseur de la nation, le regretté leader Habib Bourguiba disait dans sa lutte contre le colonialisme : « La dignité avant le pain ». Aujourd'hui, nous répliquons à Issa Hayatou : « La dignité et l'honneur avant le football ».