Un sit-in de protestation a été observé tôt dans la matinée d'hier et ce, dans l'ensemble des bureaux de poste. Ainsi, les agents n'ont ouvert les guichets et « ont commencé à travailler qu'à partir de 10h, suscitant la colère des citoyens non informés par ce mouvement de protestation et ne comprenant pas ses raisons. Selon le Syndicat Général de la Poste, affilié à l'Union Générale Tunisienne de Travail (UGTT), le taux de réussite de ce sit-in aurait dépassé les 90%. Ce mouvement de protestation, qui aura duré en tout deux heures, a coïncidé avec la séance de travail et de conciliation décidée en urgence mardi dernier par Ahmed Ammar Younbaï, ministre des Affaires Sociales, suite à l'entrée en sit-in ouvert des membres du Syndicat Général de la Poste Tunisienne et ceux du Syndicat de Base de la Poste Tunisienne du Grand Tunis et de Kairouan. Ce n'est que tard la nuit ce soir-là que le Ministre et la Centrale de l'UGTT sont parvenus à cet accord visant à calmer les esprits et consistant à convoquer les représentants des salariés dans les jours qui viennent pour tenter de remédier à cette situation. Revendications sociales Pour mieux comprendre les tenants et les aboutissants de cette crise qui n'est pas sans précédent, puisque des avis de grèves ont déjà été émis à maintes reprises mais ces mouvements de protestation ont toujours été reportés à la dernière minute, Le Temps a contacté Habib Mizouri, Secrétaire Général du Syndicat Général de la Poste Tunisienne. Il a déclaré: « Nos revendications sont claires et irrévocables. Nous réclamons l'entrée en application des accords antérieurement conclus entre le Syndicat de la poste et des télécommunications et l'Office national des postes qui portent notamment sur la révision du montant de la prime de couverture, non modifié depuis 1976, la modification du règlement intérieur régulant la fonction des agents de la Poste, la représentativité des agents de la Poste au sein du Conseil d'Administration. Nous contestons aussi les déductions sur salaires en cas de grève. Nous exigeons également des garanties sur la pérennité de notre entreprise et appelons au limogeage immédiat de l'actuel Président-Directeur-Général de l'Office national des Postes tunisiennes. » Depuis sa nomination en mars 2013, Nabil Madani est au coeur d'une vive polémique. Il serait, d'après les contestataires et les responsables syndicaux, à l'origine de graves tensions au sein du secteur et entre les salariés ainsi que du retard d'entrée en application des différentes conventions sociales précédemment conclues. A l'issue de la réunion de travail organisée au ministère des Affaires Sociales et qui aura duré plus de trois heures, Habib Mizouri a annoncé qu'aucun accord n'a été trouvé entre les deux parties et qu'aucune des revendications syndicales n'a pu être satisfaite. Suite à l'échec de cette tentative de conciliation, une grève générale de tous les agents de la Poste sera observée les 18 et 19 février prochains. Pour les protestataires, le risque d'escalade n'est pas exclu et la grève de deux jours pourrait déboucher sur une grève ouverte jusqu'à satisfaction de leurs revendications.