Lors d'un point de presse tenu hier, le ministre de la Santé publique, Saïd Aïdi, a évoqué la question des effets secondaires enregistrés, dernièrement, chez certains élèves dans des écoles à Kasserine, auxquels une équipe médicale venait d'administrer des vaccins contre certaines maladies, conformément au programme national de vaccination. Il a affirmé que tout a été respecté, sur le plan médical, dans cette vaccination et qu'il s'agissait très probablement d'un phénomène de mimétisme, conclusion confirmée par la directrice générale des soins de base, Mme Rafla Taj Dallagi, présente à la rencontre, qui a souligné que les manifestations secondaires enregistrées étaient bénignes, d'après la commission qui a examiné la question, et qu'il avait fallu, peut être, mieux encadrer le premier cas de manière à éviter la contagion. Une vingtaine d'élèves des deux sexes vaccinés avaient présenté quelques manifestations secondaires ayant nécessité un suivi médical. Sur un autre plan, selon des données fournies au cours de ce point de presse organisé au siège du ministère de la Santé publique, 5 décès ont été enregistrés depuis le début de l'année 2015, dans l'ensemble du pays, à cause de la grippe saisonnière, notamment celle de type N1H1 dite grippe porcine, contre 1 décès en 2014 et 22 décès en 2013. Au même moment, les atteintes par l'hépatite A, ainsi que les atteintes par l'hépatite de type B et C ont connu une évolution, s'élevant à 1029 cas en 2014, contre 816 cas en 2013, réparties entre 962 cas d'hépatite A, 19 cas d'hépatite B et 49 cas d'hépatite C. Les principales régions affectées sont les gouvernorats de Gabès, notamment la ville d'El Hamma où 423 cas ont été enregistrés, Sfax (90cas), Nabeul (59 cas), Monastir (45 cas), Mahdia (39), Sidi Bou Zid (26) et Tunis (10 cas). Une enquête est en cours pour déterminer la prévalence des trois types d'hépatite en Tunisie, dont les conclusions seront connues au mois de juin. La vaccination contre l'hépatite B figure au programme national de vaccination, mais il n'existe pas de vaccin pour l'hépatite C. Par contre il existe un vaccin pour l'hépatite A, vendu en Tunisie, et Mme Dallagi n'a pas écarté l'introduction de la vaccination contre l'hépatite A dans le programme national de vaccination, si les résultats de l'enquête sur sa prévalence confirme sa nécessité. Cadre de vie A cet égard, l'accent a été mis sur l'importance de la prévention et de l'amélioration du cadre de vie pour réduire la prévalence de l'hépatite. L'hygiène et plus précisément l'hygiène corporelle y entre pour beaucoup. Des actions de sensibilisation à ce propos et sous diverses formes, sont entreprises à destination des enfants et des élèves en milieu scolaire. Le ministre a indiqué qu'une campagne pour l'amélioration de la qualité de l'eau potable sera bientôt lancée dans le Grand Tunis, avant d'être étendue aux autres régions, car la pollution de l'eau potable est un important vecteur de la transmission de l'hépatite A, en particulier. La sécurité des injections revêt une grande importance pour la prévention de l'hépatite de type B et C qui sont transmises par la voie sanguine. L'hépatite C est aussi transmise à l'occasion des rapports sexuels. Le médicament de l'hépatite C est cher et il est prévu d'assister sur ce plan ceux qui ne bénéficient pas de couverture sociale. Concernant les informations relatives à l'existence d'un éventuel trafic de poches de sang entre la Tunisie et la Libye, le ministre a déclaré qu'une enquête a été ordonnée pour vérifier le bien-fondé de ces informations et ses résultats seront communiqués à l'opinion publique. Le ministre a parlé aussi des actions prioritaires que le département compte entreprendre, dans un avenir proche, signalant l'accélération des projets dont la réalisation est arrêtée pour diverses raisons, et qui intéressent entre autres la construction et l'amélioration de quelques hôpitaux, outre le lancement d'un programme pilote tendant à assurer la mise à niveau de deux dispensaires dans chaque gouvernorat , dans les divers domaines, soit 48 sur 2100 dispensaires au total. Le ministère de la Santé publique a lancé, également, depuis quelques jours, une nouvelle campagne de lutte contre le tabagisme, sachant que le tabac est responsable de 90% des cancers pulmonaires. Les responsables ont évoqué la proposition d'un projet de loi renforçant les dispositions de la loi interdisant le tabac dans les établissements publics, car 10 mille cas de décès impliquant le tabac sont, annuellement, enregistrés, dans le pays. Il existe en Tunisie environ 2 millions de fumeurs de 10 ans à 80 ans, des deux sexes, soit 31% de la population. Il existe pourtant des consultations médicales d'aide au sevrage tabagique.