L'Agence Technique des Transports Terrestres (ATTT) semble enfin avoir trouvé la parade aux pots-de-vin et aux petites combines qui caractérisent souvent les épreuves du permis de conduire. Une application numérique est, en effet, en cours de développement pour empêcher le recours au dessous-de-table pour l'obtention du précieux sésame qui permet aux jeunes et moins jeunes de parader aux volants des quatre roues. Cela se traduira concrètement par la mise à la disposition des ingénieurs examinateurs de tablettes électroniques reliées à un système d'information central basé au siège de l'ATTT. Cet outil permettra de stocker le circuit de l'examen pratique, les erreurs commises par le candidat, la durée de l'épreuve etc... Selon l'ATTT, le principal avantage de cette application numérique qui sera fin prête en septembre prochain est le dévoilement des noms des candidats à l'ingénieur quelques minutes seulement avant le début de l'examen de conduite automobile. Cette discrétion permet, dans la pratique, de réduire considérablement le temps durant lequel pourraient avoir des négociations et des arrangements entre le candidat, l'ingénieur et le moniteur d'auto-école. Actuellement, les noms des candidats sont donnés aux ingénieurs, plusieurs heures, voire quelques jours avant l'examen. La nouvelle application peut ainsi limiter les arrangements occultes. Elle ne sera pas, toutefois, suffisante, à elle seule, pour arriver à «zéro cas » de petite corruption. D'autant plus que l'ingénieur et le candidat auront toujours le temps, une fois dans la voiture, de conclure un arrangement financier. Ainsi, un ingénieur qui se laisse graisser la patte pourrait ne pas enregistrer certaines erreurs en contrepartie d'un généreux «cadeau» de la part d'un candidat qui conduit comme un pied. La petite corruption est aujourd'hui monnaie courante dans le secteur, surtout que l'obtention du document ayant le format d'une carte d'identité n'est pas une partie de plaisir. Or, le permis de conduire représente aux yeux des jeunes souvent plus que le baccalauréat, bien plus facile à obtenir, car ne pas pouvoir conduire pourrait freiner la mobilité et la recherche d'un emploi ou encore favoriser un sentiment d'exclusion sociale. Certains moniteurs d'auto-écoles poussent parfois les candidats à payer pour décrocher leur permis de conduire. Ils proposent ainsi au départ aux candidats des «forfaits» de 20 à 25 heures de conduite. En cas d'échec, il est bien évidemment justifié de reprendre plusieurs heures de conduite pour garder la main sur le volant et les pieds sur les pédales. Ainsi, une spirale interminable d'heures supplémentaires peut se produire, au grand bonheur des moniteurs. Ces rallonges pourraient coûter plusieurs centaines de dinars, portant l'addition globale à plus de mille dinars. Le candidat se trouve alors en quelque sorte obligé de chercher des arrangements avec les examinateurs directement ou en passant par le moniteur. Selon les procédures appliquées par l'ATTT, tout candidat à l'obtention d'un permis de conduire doit déposer une demande auprès de l'une des Directions régionales de l'agence qui sera accompagnée de la photocopie de la CIN, de deux photos, d'un certificat médical et de la quittance de paiement des droits exigés. L'examen est composé d'une partie théorique connue sous le nom de code de la route, et d'une partie pratique elle-même partagée en deux épreuves : l'une de circulation et l'autre de manœuvre dans un parc aménagé à cet effet. Les demandes de personnes présentant un handicap physique ou atteintes de maladies nécessitant un aménagement spécial de véhicule ou le port d'appareils ou de prothèses, sont soumises à l'avis d'une commission spéciale.