Fondée en février 2015, une nouvelle association culturelle ambitionne de soutenir le festival de Dougga et animer le site archéologique. Rayonnant sur la région, cette association vient d'établir un partenariat avec la Délégation culturelle régionale et promet de rayonner sur tout un gouvernorat qui manque cruellement d'opérateurs culturels. La vie culturelle dans le nord-ouest de la Tunisie vient de s'enrichir d'un nouveau-né associatif. Il s'agit d'une nouvelle organisation non gouvernementale dénommée "Association Dougga pour la culture et le tourisme écologique". Présidée par Mokhtar Belaatek, un homme de radio connu pour son action culturelle au sein de plusieurs festivals, cette association a un programme ambitieux qu'elle escompte réaliser en partenariat avec les instances culturelles de la région. Au gouvernorat de Béja duquel relève Dougga, la Délégation culturelle dirigée par Ahmed Choubani fait du bon travail aussi bien dans les villes que les campagnes de la région. La stratégie actuelle de la Délégation culturelle est de s'ouvrir sur l'environnement, encourager la société civile et œuvrer aux côtés des jeunes. C'est dans cet esprit que se développe le partenariat entre la représentation du ministère de la Culture à Béja et la nouvelle association qui compte de nombreux membres actifs à l'image de l'archéologue Lassaad Hbaiel et des autres animateurs que sont Mounir Ourabi, Omrane Alibi ou Mokhtar Ben Messaoud. Une belle brochette de talents au service d'une région riche en atouts culturels de toutes sortes parmi lesquels rayonne le parc archéologique de Dougga. Dougga s'ouvre à l'action culturelle Les objectifs de cette nouvelle association sont des plus nombreux et consistent en premier lieu en l'animation culturelle du site de Dougga. Par exemple, le 29 mars prochain, une journée culturelle sera organisée par l'association avec le concours de la mutuelle agricole Téboursouk Olives. Cette journée aura plusieurs composantes et comprendra une présentation des différents genres d'huile d'olive et autres préparations culinaires locales. Pour promouvoir l'économie locale tout en ayant un ancrage culturel, cette journée pour laquelle ont été invités plusieurs ambassadeurs européens, sera aussi placée sous le signe du théâtre, des spectacles de rue et des marionnettes géantes. Et bien entendu, une visite guidée du site de Dougga est au programme. Bien plus larges, les objectifs de l'association s'intéressent aussi à l'animation du festival d'été de Dougga qui compte parmi les fleurons de la région. L'association espère aussi animer des actions de formation pour dynamiser les jeunes et mettre en valeur leurs ambitions. Ce type de structures peut faire beaucoup de bien au nord-ouest qui manque cruellement de cadres et de réseaux. De fait, l'association Dougga élargira son rayon d'action vers les jeunes de Djebba, Thibar et Teboursouk afin de les inclure dans ce projet porteur qui ambitionne de créer des sections locales aussi bien dans la petite agglomération de Dougga-nouvelle que dans les villages proches de Ain Tounga et Ain Jammala. Le parc archéologique de Dougga constitue une destination de marque pour le tourisme mais manque de structures d'accueil et d'animation. Pratiquement, tout est à faire, de la signalétique à l'accompagnement culturel et il est heureux qu'une association vienne en appui des pouvoirs publics pour renforcer les capacités du site célèbre pour son capitole et son mausolée punique. Souhaitons de voir se renforcer les synergies dans la région qui a tout à gagner dans le renforcement de sa superstructure associative et commerciale. Une dynamique naissante Car une dynamique est naissante dans la région avec la création récente d'un complexe culturel et touristique dénommé "Dar Jdoud" et l'installation prochaine d'un musée du patrimoine local à Teboursouk dans une ancienne demeure de la médina. Jadis peuplée par les Romains puis les Andalous, la région regorge de sites exceptionnels et se caractérise par la proximité de la Medjerda et de la plaine fertile de Oued Khalled. De Testour à Teboursouk, toutes les strates culturelles de l'histoire tunisienne sont présentes, des lointains libyques et puniques aux Pères blancs, fondateurs du domaine de Thibar. Et c'est justement ce patrimoine séculaire et singulier que la nouvelle association espère mettre en valeur par le travail culturel. Enfin, il s'agit bien d'une action pilote menée par le gouvernorat de Beja et l'association Dougga pour donner un exemple de travail concerté dans le domaine de l'animation d'un site touristique qui est ici entreprise. En ce sens, la démarche de Mokhtar Belaatek et de ses partenaires pourrait inspirer de nombreuses localités de la région qui ne parviennent pas à mettre en valeur leur patrimoine historique. Ainsi, aussi bien le gouvernorat de Siliana que celui du Kef observeront l'action de la nouvelle association et pourraient s'en inspirer pour les sites de Mustis, Mdaina et autres. Bon vent à cette nouvelle association qui devrait démontrer que les partenariats entre societé civile et instances culturelles peuvent, lorsqu'ils voient le jour, donner beaucoup de résultats et participer au développement par la culture. De nombreuses actions sont d'ores et déjà planifiées par l'association Dougga et devraient voir le jour pendant le festival d'été.