Le Temps-Agences- Un officier et un caporal des Marines ont été renvoyés en cour martiale pour répondre de leur rôle dans l'affaire de la tuerie d'Haditha, le pire crime de guerre reproché à l'armée américaine en Irak, a annoncé la base de Camp Pendleton (Californie). Le lieutenant-colonel Jeffrey Chessani, qui commandait l'unité de Marines présentes dans le village lors du drame qui avait fait 24 morts fin 2005, devra répondre devant un jury militaire des accusations d'avoir "manqué à son devoir d'officier" et de ne "pas avoir exécuté un ordre légal". Il lui est notamment reproché de ne pas avoir rapporté avec exactitude les faits à sa hiérarchie et de ne pas avoir enquêté sur ceux-ci. L'affaire avait finalement été révélée par l'hebdomadaire Time en mars 2006, obligeant l'armée à ouvrir deux enquêtes internes, dont l'une a abouti à la procédure judiciaire. L'officier, le plus haut gradé des Marines impliqué dans cette affaire, avait comparu en audience préliminaire en mai et juin derniers à Camp Pendleton, la plus grande base au monde de ce corps d'armée, à 130 km au sud de Los Angeles. De son côté, le caporal Stephen B. Tatum comparaîtra en cour martiale "pour homicide involontaire, mise en danger de la vie d'autrui et agression avec circonstances aggravantes". Il était auparavant inculpé de meurtre et d'homicide par négligence, mais ces chefs d'inculpation ont été abandonnés. La décision de renvoyer ces deux militaires en cour martiale, les premiers dans cette affaire, a été prise par le général James Mattis, commandant de Camp Pendleton, la plus grande base de Marines au monde à 130 km au sud de Los Angeles. Le lieutenant-colonel Chessani risque jusqu'à trois ans de prison ferme s'il est reconnu coupable. La peine encourue par le caporal Tatum n'était pas connue dans l'immédiat. Les faits présumés remontent au 19 novembre 2005, lorsqu'un militaire américain participant à une patrouille avait été tué par une bombe artisanale dans le village d'Haditha, à 260 km à l'ouest de Bagdad. Toutefois, selon l'accusation, il n'y avait pas d'insurgés et les militaires se sont lancés dans trois heures de tuerie pour venger leur camarade, tuant même les cinq occupants d'un taxi qui s'approchait du quartier. Parmi les victimes, 10 étaient des femmes ou des enfants, tués à bout portant.