C'est en vertu du décret-loi 88-2011 relatif aux associations en Tunisie que « Shams » a été créée, avec pour but la défense des minorités. Qu'entend-on par minorités ? Ce sont les minorités au niveau moral et matériel, explique le président de ladite association, que celle-ci a pour objectif d'encadrer tout en luttant contre les risques de suicide surtout des jeunes sans soutien. Mais il n'était nullement question au départ de défendre ou de faire propager l'homosexualité. Dans un communiqué paru le lundi dernier, le secrétariat général du gouvernement, a déclaré que l'agrément a été octroyé à l'association sur cette base, ajoutant que le but de ladite association consiste entre autres à sensibiliser les jeunes contre les risques des maladies sexuellement transmissibles et à mener une action en faveur de l'abolition des discriminations contre les minorités et la défense des droits de l'Homme en général. Dans le même communiqué il est précisé que les autorités avaient procédé à une enquête préalable sur les fondateurs et les objectifs de ladite association. Qu'est-ce qui a donc suscité les réactions les plus vives, voire le courroux de certains membres de la composante civile ? En effet le Mufti a exhorté les autorités à réagir pour dissoudre cette association, qui constitue une « dangereuse déviation des valeurs et de la nature humaine ». Rached Ghannouchi président du mouvement Ennahdha a déclaré à une radio de la place qu'une telle association constitue une transgression de la loi qui pénalise l'homosexualité Le président de ladite association aurait déclaré que le but de « Shams » est de défendre l'homosexualité, « Al Methlya » traduction littérale en arabe de « Homo » qui veut dire même. Il avait, par sa déclaration suscité la confusion et foisonnement de réactions depuis lundi dernier, de la part de plusieurs membres de la composante civile demandant la dissolution de cette association jugée contraire à l'article 1er de la Constitution et à l'article 360 du code pénal punissant l'homosexualité de 3 ans de prison. Karim El Mahdi, directeur général des associations et des partis politiques a précisé que la présidence du gouvernement n'a pas accordé une licence ou une autorisation à l'association Shams. En effet, il n'y a pas de contrôle préalable ou a priori selon le décret sur les associations, précité. Cependant il y a un contrôle à postériori, qui permet aux autorités compétentes de suspendre ou d'annuler une association pour enfreinte à la loi ou à la Constitution. C'est la raison pour laquelle, Karim El Mahdi a déclaré que l'association a été poursuivie, en vue de sa suspension dans un premier temps, et éventuellement de sa dissolution , si elle persiste à garder l'appellation de « Shams pour la défense des droits des homosexuels, dont elle n'a pas fait mention, à la remise des documents nécessaires pour sa constitution. Par ailleurs un groupe d'avocats a décidé d'intenter une procédure en référé, en vue de la suspension de ladite association en attendant une action sur le fond en vue de sa dissolution. C'est donc une association qui, sous prétexte d'exercer un droit consacré par la Constitution, a transgressé la loi et enfreint la Constitution.