Dans le cadre de la 33ème édition du Festival de la Médina Tunis 2015, « Quintet Silsila » a donné un concert le samedi 27 juin 2015 au Théâtre Municipal de Tunis, en présence d'un public peu nombreux, mais bien avisé et avide de découvrir les musiques du monde, à travers cet ensemble « Silsila » qui offre une palette de compositions et d'improvisations musicales qui nous font voyager jusqu'aux confins du monde et nous renseignent sur les cultures et les peuples dans les quatre coins de la terre. Le Quintet « Silsila », mot arabe signifiant « Chaîne » ou « Fil », a été créé en 2011 et se compose de musiciens de nationalités différentes. Le Saxophoniste Clément Duthoit, fondateur et directeur de cet ensemble, a sillonné le monde, du nord au sud et de l'est à l'ouest, pour s'imbiber des musiques du monde et en faire plus tard une sorte de brassage entre les différentes musiques. Ce mariage cosmopolite de sons et de mélodie a fait naître ce groupe qu'il a baptisé « Silsila ». A ce grand saxophoniste qui joue également de la flûte et de la clarinette, s'ajoutent le violoniste tunisien aux grands talents, Zied Zouari (1er Prix de la meilleure interprétation instrumentale aux dernières Journées Musicales de Carthage ), le contrebassiste Shankar Kirpalani, le pianiste Nicolas Arnaut et le percussionniste Pierre Rigopoulos qui joue de plusieurs instruments de percussion, tels que Zarb, Darbuka, Djembé, Karkabou, Daf. Cette formation de cinq musiciens virtuoses a embarqué le public de la bonbonnière dans un voyage vers des horizons divers, allant de la Turquie à Alger en passant par le Désert du Thar en Inde, le Tombouctou, l'Afrique et l'Europe, en débitant des sons collectés un peu partout dans ces régions lointaines et qui sont agrémentés par un vent de changement fait de mélodies inspirées dans la musique jazz et classique, ce qui donne un nouvel éclairage à ces musiques du monde. Chaque composition a son histoire et chaque improvisation a son anecdote que le saxophoniste, chef du groupe, prend le soin de raconter au début de chaque morceau. Le groupe a ainsi interprété des titres comme « Istanbul », « Parfum d'Alger », « Safa », Hé Allah Mali », « Iwa » et d'autres morceaux qui nous ont menés jusqu'à Tombouctou et les frontières indo-pakistanaises, racontant les paysages désertiques et montagneux de ces régions inconnues, moyennant des emballements tantôt rythmiques tantôt effrénés, des pauses mélancoliques et parfois des ruptures étonnantes, comme pour nous faire vivre les ambiances de ces contrées lointaines. Une soirée réussie, dans la mesure où le public est rentré satisfait d'avoir découvert des cultures musicales cosmopolites en voyageant, durant plus d'une heure, en compagnie de musiques éclectiques, à travers le monde. Un bon point est attribué au virtuose violoniste de ce groupe, Zied Zouari, ce jeune musicien tunisien qui a brillé ce soir avec sa performance violonistique, ayant créé une satisfaction générale du public qui l'a applaudi à chaque fois avec enthousiasme. Le saxophoniste était parfait, même quand il jouait de la flûte ou de la clarinette. Le pianiste qui semble avoir une formation en musique jazz, a excellé dans ses improvisations. On n'oubliera jamais le jeu subtil du contrebassiste ni celui du percussionniste qui passait d'un instrument à un autre suivant le morceau choisi. La soirée s'acheva sur une note de danse où tous les musiciens se mettent debout, qui avec des claquettes, qui avec la tabla, qui avec un bendir, pour interpréter le dernier morceau qui rappelait des rythmes populaires bien de chez nous.