Le coup d'envoi de la 38è session du Festival International d'Ezzahra a été donné (mardi 21 juillet) avec une soirée musicale en hommage à Oulaya, intitulée « Béni Watani » dont les recettes vont servir d'aide aux familles des martyrs de l'armée nationale, victimes du terrorisme. Une initiative fort louable prise par le Comité Directeur de cette session, d'autant plus qu'elle permet à l'art et à la culture d'apporter leurs concours aux actions caritatives. Le spectacle était assuré par deux charmantes voix féminines, dont Lamia Annabi, fille de la regrettée Oulaya, et Rihab Seghaier, enseignante de musique et de chant, qui ont repris tour à tour ses plus belles chansons et qui nous ont rappelé les grands paroliers et compositeurs de l'époque d'or de la chanson tunisienne. La soirée était composée de deux parties. D'abord, la chanteuse Lamia Annabi entra sur scène sous les applaudissements chaleureux du public et débita plusieurs chansons immortelles de sa mère. Elle débuta par « Dhalamouni Habeybi », la toute première chanson interprétée par Oulaya dans sa première jeunesse. Puis, elle enchaîna par deux autres chansons qui marquent le parcours musical oriental d'Oulaya, à savoir « Alli Jara », une chanson composée par l'Egyptien Hilmi Baker et paroles de Mohsen Khayat qui avait connu un grand succès dans le monde arabe, étant reprise durant plusieurs années par les plus grands chanteurs tunisiens et arabes, ainsi que « Damâ Aïni Damâ » composée par le virtueuse Baligh Hamdi. Lamia Annabi a également enchanté le public par son interprétation d'autres chansons restées gravées dans la mémoire des mélomanes, à savoir « Galou Zini Amel Hala », paroles de Mohamed Lajmi et musique d'Abdelhamid Sassi et « Aroussitna », écrite par Ridha Khouini et composée par Maurice Mimoun. Enfin, Rihab Seghaier a rejoint sa collègue sur scène et les deux artistes ont interprété en duo le fameux hymne « Béni Watani » dont les paroles furent écrites en 1961lors de la Guerre de Bizerte par Abdelmagid Ben Jeddou et la musique fut composée par Chedly Anouar et qui fut reprise d'une seule voix par le public très enthousiasmé. Pendant l'entracte, il a été procédé à la remise d'un prix symbolique à une famille d'un martyr de la région et le public a eu droit à une lecture poétique dédiée aux victimes du terrorisme. La deuxième partie fut assurée par la chanteuse Rihab Seghaier qui a repris d'autres chansons de la diva dont « Kalbi Li Hajartou », composée par Kaddour Srarfi et écrite par Abdelmagid Ben Jeddou. Suivirent les inoubliables chansons comme « Khalli Koulou Ech Ihem », « Ma'nhibbich Foudha w Dheb » et un morceau de l'immortelle chanson d'Ali Riahi « Yalli Dhalimni » que la diva Oulaya avait reprise de son vivant. Elle finit sur un ton festif avec une chanson dédiée à la mariée : « Argoub El Khir Aroussetna », musique de Ouennes Krayem et paroles de Mokhtar Hachicha. Une ouverture bien réussie dans la mesure où elle a fait d'une pierre deux coups : rendre hommage à la diva Oulaya et venir en aide aux familles des martyrs de l'armée nationale.