Les parents ne font pas la fête depuis le retour de leurs enfants à l'école. Ils sont même arrivés à regretter les vacances leur ayant procuré un moment de répit fort salutaire. Pour beaucoup, la reprise des cours rime avec cours particuliers, et par conséquent : dépenses excessives. Certains instits exigent des sommes exorbitantes pour quelques heures d'étude. Tous les paliers sans exception sont concernés, de la première année de base jusqu'à la maîtrise. Les tarifs variant selon le niveau, la matière dispensée, la région et...la classe sociale des parents.
Au cours de ces dernières années, les cours particuliers sont devenus un complément indispensable pour l'enseignement dispensé en classe. Faute de temps, des parents ne pouvant plus réviser pour leurs enfants et surveiller leurs leçons, ils optent pour les cours particuliers. Certains sont même capables de payer des centaines de dinars pour que leurs enfants aient de bons résultats à la fin de l'année. Ils cherchent dans les journaux, lisent les annonces publiées et contactent des professeurs qu'ils ne connaissent que par le biais du journal pour leur confier leurs enfants. « Personnellement, je travaille tout le temps et quand je rentre je suis tellement fatiguée que je ne trouve pas le temps pour réviser pour mes enfants. Pour cela j'ai trouvé que la meilleure idée c'est de leur trouver un professeur pour les enseigner pendant leur temps libre », affirme une parente. D'autres familles avouent qu'elles ont été surprises par l'attitude de certains instits qui obligent les élèves à s'inscrire aux cours particuliers. « La tactique pour obliger les élèves à adhérer à ces cours est des plus classiques : on convoque le pauvre parent et, la mine grise et un tantinet affligée, on lui annonce tristement que son enfant ne peut suivre le rythme de ses camarades et que des cours de rattrapage lui sont nécessaires », déclare un parent. Et il ajoute : « D'autres sont passés à un échelon supérieur : ils menacent carrément, ouvertement et en toute impunité les gosses qui ne souscriraient pas aux « études » de leur flanquer tout bonnement un zéro. Il va sans dire que ces séances supplémentaires se déroulent dans des conditions déplorables dans la demeure de l'enseignant. Le plus désolant pour ne pas utiliser le mot dégradant dans l'affaire, est que les élèves y vont, et ils le disent, soit pour éviter les foudres de l'enseignant soit pour s'assurer une très bonne note aux devoirs... et c'est pire ! »
Des prix symboliques En théorie, aucun enseignant n'a le droit de dispenser à ses propres élèves des cours particuliers en dehors de l'institution éducative. Cela n'est possible qu'au sein de l'établissement éducatif dont relève l'élève et ce, à des prix symboliques.
Et pourtant, certains professeurs continuent d'enfreindre la loi. Ils tiennent ces cours dans des petits locaux non aérés. Des studios et des garages sont souvent loués juste en face et à proximité des écoles pour permettre et faciliter le recrutement d'un plus grand nombre de candidats. De leur côté, les parents aussi ont une part de responsabilité. Au cas où ils constatent un tel dépassement, ils doivent aviser la direction régionale de l'enseignement. Ils doivent aussi consacrer plus de temps pour leurs enfants et ne pas avoir recours automatiquement aux cours particuliers. Mais le système est ainsi fait. L'instit, le plus noble métier du monde, peut légitimement chercher à arrondir ses fins de mois...Mais...quand cela devient la règle...