Une poésie « underground » pas piquée des hannetons. Une parole incisive, irrévérencieuse, franche et brutale, parfois crue. Qui se moque allègrement de la bienséance, fustige les « eaux dormantes » du politiquement-correct, dans l'espoir d'un sursaut qui serait salvateur, tord le cou aux conventions, et pointe du doigt, sans sourciller, les travers et les vices de la société. Une société qui refuse de se reconnaître dans ce miroir, pas du tout flatteur, que lui tend un rappeur « déjanté », insolent à souhait, qui use des mots comme d'un couperet, pour trancher dans le vif de la chair, sans anesthésiant. Ce qui risque, effectivement de faire mal. Très mal ! Du coup, ça dérange... Pas besoin de revenir, quelque deux ans en arrière, et ses ennuis avec la police, menotté juste à l'issue d'un concert, -de la scène au « panier à salade », sans transition- : il est devenu clair, à mesure, que le rappeur Klay BBJ, de son vrai nom: Ahmed Ben Ahmed, n'ayant eu de cesse, de traîner depuis, derrière lui, outre quelques « casseroles », une réputation sulfureuse, d'artiste, par trop irrespectueux, adorant user du poil-à-gratter, particulièrement –mais pas seulement- envers sa majesté, la « maréchaussée », n'allait pas seulement se retrouver, comme par (dé)enchantement à chaque fois, persona non grata à tous les concerts où il devait se produire, depuis ce fameux été 2013 à Hammamet, mais devoir affronter, -l'occasion faisant le larron ?-, une nouvelle épreuve. Alors même qu'il venait à peine, depuis quelques temps, d'entamer une série de concerts privés, renouant enfin avec la scène dont il a été privé pendant deux ans, Klay BBJ a été arrêté par la police, juste en bas de chez lui, dans son quartier à Bab-M'nara, alors qu'il attendait, accompagné de deux autres personnes, le chauffeur qui devait l'accompagner à Hammamet, où il devait se produire, un certain samedi 17 octobre, selon les déclarations de son producteur « DJ Taro », ainsi que celles de son avocat Ghazi Mrabet. S'étant retrouvé, au beau milieu d'une rixe, ayant éclatée juste dans sa ruelle, il aurait été reconnu par les policiers arrivés sur les lieux, qui l'embarquèrent, illico-presto. Ils auraient trouvé, à ses côtés, par terre, un « mégot » éteint, qui serait en fait un « joint » de cannabis. Le rappeur devant donc répondre, d'une accusation d'usage de stupéfiants. « Tombé », comme le veut l'expression consacrée, aux mains de ses « pires ennemis ». Ceux, en tout cas, qui n'auraient eu de cesse de le menacer, d'une « vengeance » qui serait imminente. Le rappeur ayant récusé cette accusation, y a –t-il une justice quelque part ? Parce que, jusqu'à preuve du contraire, ce serait plutôt sa poésie au « karcher », qui lui aurait valu ce traitement. Et non pas le fait qu'il ait « kiffé », ou pas, ce qui n'est, en soi, pas un crime. Mais là c'est une autre question...