Soulayma Mathlouthi, âgée de 18 ans, est portée disparue depuis quatre jours. Dimanche dernier, elle a quitté le domicile familial situé à Dar Fadhal à la Soukra aux alentours de 17h30. Vêtue d'un jean et d'un sweat de couleur orange à capuche, elle se rendait, comme à son habitude, à son cours particulier. Depuis ce jour, la jeune fille n'a plus donné aucun signe de vie, au grand désespoir de ses proches et amis. Ne la voyant pas rentrer à l'heure habituelle, les parents de Soulayma l'ont appelée mais son téléphone était éteint. Leur inquiétude s'est décuplée lorsqu'ils ont découvert que la jeune fille ne s'est pas rendue à son cours particulier. Ils ont aussitôt alerté la police et lancé des recherches dans les environs. En vain ! Les parents de Soulayma ont immédiatement réfuté l'hypothèse de la fugue, clamant qu'elle menait une vie heureuse et équilibrée et qu'elle n'avait aucune raison de disparaître de son plein gré. D'autant plus qu'elle n'a emporté aucun de ses effets personnels ni laissé de mot derrière elle. Les proches de la jeune fille penchent tous pour la piste de l'enlèvement surtout qu'une de ses amies a révélé une information déterminante qui étaye cette thèse. En effet, elle aurait indiqué que Soulayma l'a appelée au téléphone samedi et lui a répété, affolée : « Viens à mon secours ! » avant que la communication ne soit coupée et que son téléphone ne devienne injoignable. L'enquête sur cette mystérieuse disparition est en cours. D'après les premiers éléments recueillis, basés sur des déclarations de témoins oculaires, Soulayma aurait été enlevée par des individus et forcée de monter à bord d'un véhicule non encore identifié. En attendant plus de détails et que la lumière se fasse sur cette affaire, les proches et amis de la jeune fille sont rongés par l'inquiétude et noyés dans le chagrin. Les membres de la famille ont rendu public un numéro de téléphone afin d'inciter toute personne détenant des informations, aussi infimes soient-elles, concernant Soulayma à les contacter. Une alerte enlèvement qui fait défaut L'information relative à la disparition de Soulayma, survenue dimanche, a, dans un premier temps, été dévoilée sur les réseaux sociaux et n'a été relayée par les médias qu'à partir de lundi. Le ministère de l'Intérieur n'a quant à lui émis aucun avis de recherche. Or, en cas d'enlèvement, les spécialistes sont unanimes : les premières heures suivant le kidnapping sont capitales pour retrouver les disparus vivants. Plus le temps passe et plus leurs vies sont menacées. En France, un dispositif intitulé « Alerte-Enlèvement » a été mis en place dès 2006. Il prend modèle sur l'alerte « Amber » déployée aux Etats-Unis et au Canada à chaque kidnapping d'un mineur. Ces dispositifs consistent à diffuser une alerte sur différents supports médiatiques mais aussi via les entreprises de transport, les aéroports, les sociétés d'autoroutes et les ports. Depuis 2011, les autorités ont également inclus les réseaux sociaux pour relayer ces alertes. Ces nouveaux canaux ont régulièrement fait leurs preuves notamment sur la rapidité de diffusion d'une pareille information. Sur Facebook par exemple, tous les utilisateurs ont la possibilité de devenir des relais de l'opération afin de donner plus de crédibilité à leurs publications lors du partage de l'alerte. Alors que ces alertes enlèvements ont permis, à maintes reprises, de retrouver les jeunes disparus sains et saufs, la Tunisie peine encore à se doter d'un tel plan qui pourrait faciliter les recherches et préserver de nombreuses vies.