La campagne d'agrumes bat son plein. Au milieu des champs d'orange, hommes, femmes et enfants s'adonnent à la cueillette à cœur-joie malgré les soucis de la commercialisation. Qu'en est-il de la campagne cette saison ? Ces fruits alléchants par leur goût sont très prisés par les consommateurs. Il suffit de faire une virée du côté de nos marchés municipaux pour voir des centaines de citoyens acquérir cette denrée alimentaire. Le Cap Bon demeure la première région du pays où on cultive ce fruit. Il suffit de faire une tournée du côté de Beni Khalled, Menzel Bouzelfa, Soliman, Nianou, Hammamet, et Nabeul pour voir ces vergers pleins de fruits. Certaines qui sont vertes refusent l'injure des ciseaux, d'autres arrivent à maturité. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arrivent à maturité. Ces oranges sont bien suivies par les agriculteurs car pour avoir une bonne récolte, il faut assurer un bon entretien. Les superficies s'étendent sur 14200 hectares. Le Cap Bon demeure la première région des agrumes du pays avec plus de 85% de la production nationale. Les autres vergers de Jendouba, Bizerte, Béja, Ben Arous, l'Ariana et Manouba produisent 15% de la production. Malgré l'évolution du rendement de 7,5 tonnes à l'hectare en 1966 à 16 T/ ha en 2000, la productivité du verger agrumicole reste encore en deçà du niveau souhaité de 30 t/ha. Thomson, clémentine, citron, mandarine et maltaise. Les raisons d'une baisse La production a baissé en quantité mais s'est amélioré en qualité. Les raisons de la baisse de la production ne se limitent pas à la surproduction qui a été enregistrée l'année dernière et qui a affecté la production des arbres cette année, mais aussi à la sécheresse et au manque de pluies qui ont caractérisé cette saison et aussi à l'apparition de nombreuses maladies qui ont affecté la productivité de la forêt. Le stress hydrique qu'ont subi les arbres complique considérablement le développement physiologique de la plante et empêche le développement normal du processus d'enracinement. Compte tenu de cette situation extrême, les arbres réagissent en provoquant une chute délibérée d'une grande quantité de fruits. Mais de manière générale, la faiblesse de la charge des arbres a favorisé le grossissement des calibres. Ce qui explique d'ailleurs le recul de production limité en comparaison avec la campagne précédente. Et tout dépendrait de l'évolution des conditions climatiques. En particulier pour ce qui est des oranges tardives et de demi-saison. Malgré cette baisse, nos fellahs mettent les bouchées doubles en vue de conquérir de nouveaux marchés. Plusieurs variétés de ces agrumes sont demandées sur les marchés extérieurs telles que la Valencia Late et le Citron, mais l'orange Maltaise spécifique au pays reste de loin la variété la plus prisée. La Tunisie, est en effet, Le premier exportateur mondial de l'Orange Maltaise demi sanguine avec comme principale destination la France qui reçoit plus de 90% du volume exporté. Ces exportations sont fortement dépendantes de la conjoncture. La concurrence du Maroc et de l'Espagne est trop vive mais ceci n'empêche qu'il ne faut pas négliger le marché local et réconcilier le Tunisien avec ce fruit qui reste encore inabordable. En effet la flambée des prix des clémentines (2à 3 dinars le kg) ces dernières semaines, laisse le citoyen perplexe. Après le Thomson qui est devenu intouchable, le citron est exposé dans le marché à deux dinars. Les marchands des oranges profitent de toutes les occasions qui se présentent à eux pour plumer le consommateur. En attendant la baisse des prix, le consommateur se contente des grenades abordables pour toutes les bourses.