* L'exportation des agrumes offre de bonnes perspectives. Encore faut-il battre la concurrence venant de l'Algérie, du Maroc et de l'Espagne. La campagne agrumicole s'annonce bonne et exceptionnelle voire prometteuse dans le Cap Bon. D'ailleurs tout le long des routes menant aux vergers de Menzel Bouzelfa et Beni Khalled, on s'aperçoit que les clémentines font leur apparition sur les étalages des fellahs et des revendeurs. Elles sont oranges, couleur de la fraîcheur, assez petite et sentent très bon. Les deux cités vivent au rythme de la collecte des agrumes. Elles ont une longue tradition dans la production des oranges. Les fellahs, femmes et hommes se préparent pour la cueillette des clémentines dans tous les des vergers du Cap Bon. Les dernières pluies d'automne ont été très bénéfiques et ont introduit sans doute une vie et ont même des répercussions sur le calibre de ses fruits. Les eaux du Nord sont là pour assurer le relais entre une pluie et une autre. Ce qui laisse augurer une bonne année agrumicole estimée à 250 mille tonnes. Comme des chevelures bien répandues qui refusent l'injure des ciseaux,les orangers sont pleins de fruits encore verts que les mains du producteur refusent de cueillir. Le calibre et l'aspect permettent d'ores et déjà d'affirmer que ces fruits arriveront à maturité. Ridha Missaoui, Un fellah de Menzel Bouzelfa est très satisfait du déroulement de la campagne. Il assiste avec ses enfants à toutes ses étapes. Du labour de la terre jusqu'à la commercialisation. « La récolte s'annonce bonne. Tout se passe bien. Peut être encore de pluies pour les jours à venir. Pas de dégâts inchAllah, et je compte cette année exporter quelques quantités vers Marseille » Youssef de Hammamet met les bouchées doubles. Il supervise chaque jour son verger. « Mes fruits ne sont pas encore mûrs. Je dois attendre deux semaines pour entamer leur commercialisation. Certes la productivité reste encore en deçà du nouveau souhaité de 30 t/ha. » Une enquête menée au Cap Bon en 1996 et 1997 sur la rentabilité des exportations agrumicoles a révélé le coût de production varie d'une variété à une autre. La différence se situe entre 10 et 15% et que les variétés sont classées par ordre de rentabilité décroissant comme suit : Thomson, clémentine, citron, mandarine et maltaise. Les variétés Thomson et Clémentine sont pratiquement deux fois plus rentables que la Maltaise. Ce phénomène doit inciter nos agriculteurs à améliorer leurs techniques culturales, à produire des plants sains, à créer de nouvelles plantations et aussi à améliorer leur technique d'irrigation.
Un secteur porteur en devises Entre Batrou et Beni Khaled, les usines de conditionnement des agrumes se préparent pour accueillir les clémentines et les maltaises. Le personnel est en plein travail pour l'entretien et la mise à niveau du matériel. « On doit nous préparer dès maintenant pour être fin prêt pour l'exportation. La bonne récolte attendue fait prévoir d'excellentes prestations aux débouchés à l'exportation. » nous dit M.Boujebel, un grand exportateur à Beni Khaled. L'on s'attend à cet effet à un volume d'exportations qui se situerait entre 60000 et 80000 tonnes d'agrumes surtout que les fruits sont cette année d'une meilleure qualité et notamment d'un meilleur calibrage que ceux de l'année précédente. Les exportations d'agrumes représentent 3% du total des exportations agro-alimentaires où la quasi-totalité est accaparée par les oranges maltaises. Le marché français constitue les principales destinations des maltaises tunisiennes. La Hollande, la Suisse et l'Allemagne se situent en deuxième position. Ces exportations sont fortement dépendantes de la conjoncture. La concurrence de l'Algérie, Maroc et Espagne est trop vive. Toutefois ceci ne nous empêche pas de chercher d'autres débouchés notamment en Afrique et dans le Moyen Orient. D'ailleurs les dernières prospections réalisées en Europe de l'Est s'avèrent encourageantes et toutes les mesures ont été prises pour exporter plus cette année car ce secteur est porteur en devises et nos fellahs pourront avec un effort de marketing toucher d'autres marchés extérieurs.